Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du jeudi 6 janvier 2022 à 21h30
Avenir institutionnel et politique de la nouvelle-calédonie

Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer :

La réponse est un peu dans la question. Je le disais à l'instant à M. Karmardine : c'est le rôle de l'État de répondre aux aspirations du corps social, de les accompagner, et il doit le faire sans piétiner l'autonomie. C'est ce qui attend le prochain exécutif, quel qu'il soit. Il devra tenir son rôle de signataire de l'accord.

Je suis le ministre des outre-mer, donc de tous les ultramarins : les concitoyens de Nouvelle-Calédonie veulent que les lignes bougent sur les inégalités sociales, sur les questions environnementales, questions qui traversent tout le corps social en Nouvelle-Calédonie. L'érosion du trait de côte à la baie des Citrons et à celle de l'Anse Vata à Nouméa, ce n'est pas de la littérature. Les glissements de terrain à Hienghène ou les problèmes liés à des modifications climatiques importantes, ce n'est pas de la littérature. Le corps social aspire profondément à des évolutions. Pourtant, on reproche rapidement aux députés parisiens – parisiens, parce qu'ils siègent à Paris – et au représentant de l'État, qu'il soit haut-commissaire de la République ou ministre, de se mêler de compétences transférées, au nom de l'irréversibilité déjà évoquée.

Le rôle à tenir est donc délicat, mais je crois qu'il y aura une période post-covid-19 de ce point de vue. On l'a constaté : l'autonomie n'est pas un frein à la solidarité nationale. En conséquence, par définition, ce qui se passe dans ces territoires intéresse tout un chacun.

J'ai parlé d'écologie, j'aimerais évoquer les violences faites aux femmes. Le travail effectué par l'autorité judiciaire, le président du tribunal, le procureur de la République, dans le cadre du Grenelle sur les violences faites aux femmes – les parlementaires de Nouvelle-Calédonie se sont d'ailleurs investis sur le sujet – témoigne bien de ce que signifie « faire nation » concernant des causes sociétales contemporaines importantes pour lesquelles l'autonomie ne doit pas constituer un obstacle.

Je crois vraiment qu'il y a des préalables aux discussions institutionnelles. L'égalité entre les hommes et les femmes n'était pas dans l'accord de Nouméa ; je pense qu'à l'avenir, il faudra en parler.

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