Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du jeudi 6 janvier 2022 à 21h30
Avenir institutionnel et politique de la nouvelle-calédonie

Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer :

Le calendrier, d'abord : je redis, sous le contrôle du député Philippe Gomès ici présent, qui vit sur le Caillou, qu'il y a tout de même trois questions préalables qui intéressent très directement la population, à commencer par l'avenir des trois usines de nickel et plus particulièrement de deux d'entre elles, dont les salariés ont matière à s'interroger sur leur sort. On doit être mobilisé sur ce point.

Ensuite, la question financière n'a rien de vulgaire, au contraire, puisque c'est celle de la pérennité de l'autonomie et donc de la continuité des services publics. Là aussi, nous sommes totalement mobilisés, et vous avec nous.

Enfin, il est difficile de se projeter dans l'avenir sans faire un bilan du passé. Comme je le disais tout à l'heure en réponse à l'intervention du président Mélenchon, cela reste un processus de décolonisation. Je le rappelais sur une chaîne de télévision bien connue, il y a quelques semaines, et tout le monde a poussé des cris d'orfraie parce qu'il n'y a malheureusement plus de culture calédonienne à Paris – c'est ainsi. Parce que nous avons consacré trente ans à un processus particulièrement complexe, il est normal de définir avec les Nations unies des outils d'évaluation. C'est un peu la marotte de notre ami le président du Congrès Roch Wamytan, mais je pense que l'ensemble des signataires et des formations politiques calédoniennes sont intéressés par l'évaluation de ce qui a été fait, notamment sur les questions de rééquilibrage, de discrimination et d'accès prioritaire à l'emploi – tous sujets particulièrement importants pour l'avenir de l'archipel. Je pense donc que ce temps du bilan est important.

Le prochain exécutif de la République française mais aussi les prochains parlementaires – puisqu'il y aura une révision constitutionnelle et donc le Congrès devra être réuni à Versailles – seront à nouveau amenés à s'intéresser à l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Je rappelle que beaucoup de dispositions en vigueur sont en effet transitoires ; une révision constitutionnelle sera donc nécessaire, quel qu'en soit le cadre ; c'est un secret de polichinelle, mais il faut en tenir compte.

Toutes les formations politiques participeront aux discussions, y compris les formations politiques indépendantistes, qui me l'ont assuré de manière plus ou moins informelle. Tout le monde siégera à la table des négociations au lendemain de la prochaine élection présidentielle, d'autant que les formations politiques indépendantistes sont au pouvoir en Nouvelle-Calédonie – c'est tout de même une sacrée singularité que personne n'a relevée depuis le début de ce débat.

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