Intervention de Amélie de Montchalin

Séance en hémicycle du jeudi 16 décembre 2021 à 15h00
Différenciation décentralisation déconcentration et simplification de l'action publique locale — Après l'article 50

Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques :

Je sais que vous êtes attaché, monsieur le député, comme nombre de vos collègues, à ce que le forfait mobilités durables soit un élément essentiel du report modal vers des transports plus propres, et donc de la transition écologique.

Restons vigilants cependant quant à l'utilisation de la déclaration sociale nominative. De quoi parlons-nous ? Il s'agit d'un flux nominatif de données sécurisées envoyé par chaque employeur à la DGFIP, pour permettre notamment le bon fonctionnement du prélèvement à la source. Ce flux comporte des informations très importantes, telles que vos données intégrales de revenu, vos primes éventuelles, fiscalisées ou non, l'adresse de votre employeur ou encore votre lieu de résidence.

Il ne faudrait pas se fourvoyer en la matière : s'il ne s'agit que de transmettre l'adresse de résidence, l'adresse du lieu de travail et l'utilisation ou non du forfait mobilités durables, nous n'apprendrons pas grand-chose ; cela permettra tout au plus de savoir, de manière pseudonymisée, que dix personnes d'une entreprise donnée, résidant à 10 kilomètres en moyenne de leur lieu de travail, bénéficient de ce forfait. Ce ne serait pas très pertinent.

Soyons clairs. Conformément à un engagement que nous avions pris devant vous lors de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source, le cahier des charges relatif au flux nominatif de données sécurisées est très strict s'agissant du volume des informations, de leur sensibilité ou encore du droit d'accès à ces données. Le partage doit s'effectuer en confiance et il ne faudrait pas que des éléments circulent à partir des impôts, sans le consentement des personnes concernées.

Je vous rejoins en revanche sur la nécessité pour les autorités organisatrices de mobilité de disposer de données statistiques fiables de la part des employeurs concernant la mobilité réelle de leurs salariés. L'échange serait alors plus qualitatif : quels sont les besoins des salariés, de quoi le territoire manque-t-il ? Ces informations seraient intéressantes, alors que la transmission du flux statistique brut serait difficile à réaliser pour les raisons juridiques que je viens d'exposer. Ce sera donc une demande de retrait ou, à défaut, un avis défavorable.

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