Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du jeudi 9 décembre 2021 à 9h00
Différenciation décentralisation déconcentration et simplification de l'action publique locale — Article 10

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Il vise à supprimer une disposition qui permet aux villes et aux départements d'installer davantage de radars automatiques.

Selon un rapport récent de la Cour des comptes, si les 4 200 radars automatiques que compte la France ont pu avoir une utilité, leur multiplication n'a pas permis de réduire drastiquement le nombre de morts et d'accidents. La Cour considère que nous avons atteint un « plateau » et que d'autres types d'investissements seraient nécessaires, en particulier pour sécuriser un plus grand nombre de routes nationales. Je prends cet exemple parce que nous avions parlé de ces routes lorsque la vitesse maximale autorisée y est passée de 90 à 80 kilomètres-heure.

En outre, l'affectation du produit de ces radars n'est pas toujours très claire : celui-ci va-t-il aux villes ou aux départements ? Reste-t-il à l'État pour financer la sécurité routière ?

J'ai le sentiment que tout cela n'est pas raccord avec l'objectif affiché de baisse du nombre d'accidents. La Cour des comptes ne le pense pas. En ville, où ce sont les accidents de cyclistes qui augmentent, plutôt que de mettre des radars partout, il vaudrait mieux se donner les moyens de réaliser des pistes cyclables dignes de ce nom et sécuriser le parcours des cyclistes.

La mesure me semble donc une nouvelle manière de remplir indirectement les caisses. La démonstration a été faite à de multiples reprises, avec les radars existants. Si je défends donc cet amendement de suppression, comme d'autres collègues, c'est que je ne souhaite pas de radars automatiques partout.

La vertu pédagogique d'un radar automatique a ses limites. Je préfère des policiers et des gendarmes sur le terrain, qui arrêtent un véhicule et entrent en contact d'être humain à être humain pour rappeler les règles, car cela représente une plus-value en termes de sécurité routière. J'en ai vu, en début de mandat, quand j'ai accompagné des gendarmes sur ce genre de dispositif, arrêter un véhicule qui présentait des pneus lisses et, plutôt que de mettre la personne à l'amende pour cette raison, lui indiquer qu'il avait trois jours pour se présenter chez eux dans son véhicule avec des pneus neufs. C'est le genre de choses qui passent entre les mailles du filet : un radar automatique ne voit rien de tout cela, il n'est dans aucune espèce d'échange, ce n'est pas un être humain. Voilà une raison supplémentaire de supprimer cet article.

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