Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du jeudi 9 décembre 2021 à 9h00
Différenciation décentralisation déconcentration et simplification de l'action publique locale — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Nous appelons lignes de vie ces lignes que doivent emprunter les habitants de bassins de vie pour aller se soigner, bosser, se former ou encore respirer l'air de la mer – lorsqu'on a la chance, comme moi, de vivre sur un beau littoral.

Ces lignes de vie ont été peu à peu abandonnées par la SNCF et par l'État, au point que l'aménagement du territoire n'a pas été au rendez-vous en matière ferroviaire, alors que les enjeux climatiques qui s'y rattachent sont majeurs.

Prenant acte de cette incapacité à prendre soin de tous les territoires, l'État nous propose aujourd'hui de transférer définitivement aux régions la gestion de ces lignes et de ces gares, qu'elles cofinançaient jusqu'à présent puisqu'elles avaient déjà une compétence en matière de transport.

Ces lignes et ces gares sont peu à peu déshumanisées. En Normandie, par exemple, il n'y a plus de contrôleur dans les trains – c'est la dernière trouvaille d'Hervé Morin – et, dans les gares, les guichetiers ont été remplacés par des bornes. Or on sait bien que, pour les personnes âgées et celles qui, pour différentes raisons, sont empêchées, la consigne « tapez 1, tapez 2, tapez 3 » se traduit souvent, si l'on parle de l'accès aux droits, par « tapez sur moi ».

Au fond, puisque vous n'arrivez pas à vous occuper des lignes de vie, vous décidez d'un transfert définitif vers les régions. Les questions restent toutefois les mêmes. Quel financement ? Quel accompagnement financier des collectivités ?

Je me demande aussi comment une telle mesure peut s'appliquer à des lignes interrégionales. Je prendrai l'exemple de la ligne Abbeville-Le Tréport qui relie la commune de Picardie, chez mon copain Ruffin, au Ch'Tréport, au nord de ma circonscription, la ville dont mon suppléant, Laurent Jacques, est le maire. Xavier Bertrand a dit, lors de la dernière campagne des élections régionales, qu'il s'occuperait de cette ligne de vie. Depuis, SNCF Réseau peine à produire des études et nous sommes toujours dans la pampa alors que, je le répète, cette ligne est nécessaire pour aller se former, se soigner, bosser ou respirer l'air de la mer.

Cet amendement de suppression du groupe communiste est donc surtout un cri de désespoir des territoires qui se sentent abandonnés, notamment s'agissant de l'accès à leur droit fondamental au transport.

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