Intervention de Bruno Bilde

Séance en hémicycle du jeudi 9 décembre 2021 à 9h00
Modification du mécanisme européen de stabilité — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bilde :

Depuis 1992 et le traité de Maastricht, tous les textes et accords européens qui se sont succédé n'ont été que des mécanismes d'instabilité pour nos souverainetés. Ils n'ont eu qu'une seule vocation et un seul objectif : accélérer le fédéralisme, et par conséquent, précipiter l'affaiblissement des nations.

Le 1er janvier, la France prendra la présidence de l'Union européenne – pour être tout à fait exact, Emmanuel Macron prendra les rênes virtuelles de la structure supranationale qui dicte ses lois à notre honorable, mais désormais secondaire, Assemblée nationale. Il ne fait aucun doute que cette présidence de l'Union européenne tombe à pic pour le candidat sortant, déjà en campagne, mais pas encore déclaré. Jupiter se prend à rêver du leadership de l'Olympe européiste, profitant de la retraite de son ex-gouvernante allemande, Angela Merkel !

Depuis qu'il occupe son bureau à l'Élysée, Emmanuel Macron est le porte-parole zélé de la technocratie bruxelloise, le serviteur d'une mondialisation malheureuse pour les peuples, mais juteuse pour les élites déracinées. Pour lui, la France est finie, dépassée, ringarde, rabougrie, tout juste bonne pour la casse, prête à être fondue dans le magma européen. Il y a trois jours, à l'occasion des vingt-cinq ans de l'Institut Jacques Delors, le président Macron a exprimé sa véritable pensée et ses vœux pour l'Europe : il faut faire émerger un peuple européen. Tout un programme, qui se résume en un seul mot, la dissolution : dissoudre le peuple français pour en créer un autre avec des vagues migratoires et un gouvernement unique de substitution ; déboulonner notre histoire nationale pour imposer le mythe du « vivre-ensemble » technocratique ; déconstruire notre identité, nos traditions et nos racines, avec une communication inclusive, selon les recommandations de la Commission européenne, qui entend bannir les références à Noël ; torpiller nos valeurs et nos principes, avec le financement par le Conseil de l'Europe d'une propagande islamiste qui ose associer le voile à la liberté des femmes. Nous le répétons encore et encore, la souveraineté européenne et la citoyenneté européenne sont des licornes et des dragons : elles n'existent pas.

Dans ce contexte, le Mécanisme européen de stabilité, qu'il est prévu de renforcer par le présent accord, n'est qu'un corset de plus pour les pays de la zone euro. Rappelons qu'à l'origine, ce mécanisme était chargé de voler au secours des États en difficulté financière, notamment en rachetant leur dette publique et en leur accordant des prêts, à condition de se plier au Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire – c'est-à-dire la règle d'or imposée par l'Allemagne. Sous prétexte de bénéficier d'un pompier de service en cas de grave crise économique, il s'agit ni plus ni moins d'une perte de contrôle national supplémentaire – l'objectif était d'ailleurs confessé par la chancelière Merkel dès 2012, quand elle prévenait que cette union de stabilité préfigurait une union politique.

Fondamentalement, et dans l'idée que je me fais de la démocratie, il est inconcevable que des traités aussi lourds de conséquences pour l'avenir de notre pays puissent être ratifiés ou modifiés sans l'aval du peuple souverain, c'est-à-dire sans la tenue d'un référendum. Le général de Gaulle disait : « la démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave ».

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