Intervention de Sylvie Tolmont

Séance en hémicycle du mardi 7 décembre 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Situation de la psychiatrie dans la sarthe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

Déjà prégnants avant la pandémie de covid, les problèmes liés à la santé mentale des Français n'ont été que renforcés par la crise sanitaire – vous l'évoquez vous-même régulièrement. Dans ce contexte, il est peu de dire que les assises de la santé mentale et de la psychiatrie, qui se sont déroulées en septembre dernier après deux ans d'attente, étaient particulièrement espérées par la communauté médicale de l'établissement public de santé mentale de la Sarthe (EPSM), situé à Allonnes, dans ma circonscription, et dont je souhaite aujourd'hui me faire la porte-voix.

La déception des praticiens sarthois a été grande, tant les perspectives d'évolution des moyens humains et financiers du département – qui sont évidemment nécessaires au bon exercice des missions – paraissent faibles, pour ne pas dire inexistantes. Dans un courrier du 2 novembre dernier, les personnels de l'EPSM ont alerté le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) sur la situation d'extrême pénurie médicale et paramédicale subie dans notre département.

En effet, seuls trente-trois psychiatres sont en activité sur les cinquante et un postes prévus dans le projet médical d'établissement 2020-2024, et des départs en retraite sont attendus dans les cinq ans. En outre, quarante postes d'infirmiers sont vacants. Désormais, tous les dispositifs sont pensés à partir de la raréfaction des temps médicaux. Dans la Sarthe, même lorsqu'ils sont financés, les projets ne peuvent plus être mis en œuvre par manque d'infirmières, de médecins et de professionnels paramédicaux. Par ailleurs, comme si la situation n'était pas assez alarmante, l'EPSM de la Sarthe a été contraint de déclencher un plan blanc le 22 octobre dernier pour répondre à un afflux massif de patients dont l'hospitalisation en psychiatrie était nécessaire, alors même que le taux d'occupation des lits est de 100 % depuis plusieurs mois.

La dégradation de la prise en charge des patients est d'ores et déjà une triste réalité à laquelle nous ne pouvons nous résoudre. Elle plonge les personnels, contraints d'ouvrir des lits sans moyens supplémentaires, dans un profond désarroi. Au-delà des mesures nationales annoncées par le Président de la République lors de la clôture des assises de la santé mentale – qui sont dénoncées comme très insuffisantes, voire malvenues pour certaines –, quelles sont les intentions du Gouvernement afin de mettre en œuvre une politique résolument engagée pour la santé mentale des Français et pour l'EPSM de la Sarthe ? Il y va de la dignité des personnels et des patients.

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