Intervention de Agnès Firmin Le Bodo

Séance en hémicycle du vendredi 26 novembre 2021 à 15h00
Plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques de la covid-19 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Alors que nous ne sommes toujours pas sortis de la crise sanitaire et que la cinquième vague de contaminations prend de l'ampleur, nous examinons la proposition de loi du groupe UDI-I défendue par notre collègue Michel Zumkeller visant à créer une plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques de la covid-19.

Si la plupart des personnes ayant contracté la covid n'en conservent heureusement pas de séquelles à moyen et long terme, une part non négligeable de patients souffrent de symptômes persistant plusieurs semaines ou plusieurs mois après leur infection. Ces symptômes se manifestent la plupart du temps par une fatigue chronique, des difficultés respiratoires, des douleurs musculaires ou même des troubles cognitifs qui ont un réel impact sur le quotidien des personnes concernées.

Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit récemment, ce ne sont pas des malades imaginaires. Les auditions organisées par le rapporteur nous ont permis de le constater.

Une récente étude de l'OMS indique que cette pathologie toucherait 10 % des patients atteints du covid. En France, cela représenterait environ 400 000 personnes ; c'est dire l'ampleur du phénomène !

La recherche sur le covid long en est pourtant à ses balbutiements, l'OMS ayant proposé très récemment une première définition de cette maladie. Les enjeux en termes de prévention, de traitement et de d'accompagnement des patients sont pourtant considérables.

Au nom du groupe Agir ensemble, je souhaite donc remercier le groupe UDI-I d'avoir mis le sujet du covid long à l'ordre du jour de nos débats à travers cette proposition de loi, que j'ai, pour ma part, cosignée.

Elle s'inscrit dans le prolongement de la résolution visant à reconnaître et à prendre en charge les complications à long terme de la covid-19, présentée en février dernier par Julien Borowczyk et Patricia Mirallès au nom des trois groupes de la majorité, et que notre assemblée avait alors adoptée à l'unanimité. Nous invitions le Gouvernement à agir pour la recherche, pour l'accompagnement des malades et pour la reconnaissance du covid long comme maladie professionnelle lorsque son origine le justifie.

Depuis, une stratégie nationale pour traiter les malades chroniques de la covid-19 a vu le jour. Elle s'est traduite par la diffusion d'une liste de recommandations aux professionnels de santé pour les accompagner dans la prise en charge et l'orientation des patients atteints de covid long. Nous nous félicitons également de la création d'une task force covid long rattachée au ministère de la santé pour coordonner l'action des autorités sanitaires en la matière.

Force est cependant de constater que de trop nombreux médecins généralistes, qui interviennent en premier recours pour diagnostiquer et orienter les personnes atteintes de covid long, ignorent toujours les protocoles de prise en charge édictés par les autorités sanitaires.

Il en va de même du grand public, qui n'est pas suffisamment sensibilisé aux symptômes et aux conséquences de cette maladie.

Nous pouvons et devons donc encore progresser pour améliorer l'accompagnement des personnes malades. La proposition de loi contribue à ce mouvement en venant enrichir les travaux déjà engagés par le Gouvernement.

Son article 1er vise à créer une plateforme pour recenser et orienter les patients atteints de covid long dans leur parcours de soins. Cette plateforme permettra de recueillir des données précieuses pour la recherche, mais aussi d'objectiver une réalité souvent difficilement vécue par celles et ceux qui y sont confrontés.

L'article 2 prévoit la prise en charge des soins et analyses pour les personnes souffrant de covid long. Si nous y sommes favorables, la rédaction actuelle de l'article ne nous satisfait pas pleinement, et nous proposerons avec les deux autres groupes de la majorité un amendement de précision pour clarifier les rôles respectifs de l'assurance maladie et des mutuelles complémentaires dans la prise en charge de ces frais.

Sous réserve de l'adoption de cette précision, vous l'aurez compris, le groupe Agir ensemble votera donc ce texte, dont nous partageons pleinement l'ambition, pour une meilleure reconnaissance et une prise en charge effective des personnes souffrant de covid long. Le texte est attendu par un grand nombre de nos concitoyens, et je me réjouis qu'encore une fois, l'Assemblée nationale fasse œuvre utile.

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