Intervention de Valérie Six

Séance en hémicycle du vendredi 26 novembre 2021 à 15h00
Plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques de la covid-19 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Six :

En premier lieu, je souhaite saluer le travail extraordinaire réalisé par mon collègue Michel Zumkeller, qui a consacré de nombreuses heures à écouter les malades atteints de covid long, à auditionner différents acteurs publics et privés et à rechercher des solutions pour aider ceux qui souffrent aujourd'hui en silence. La pandémie qui touche le monde depuis près de deux ans recèle encore beaucoup d'inconnues. Peu à peu, les avancées de la science protègent l'humanité : ce sont les gestes barrières, dont il nous faut poursuivre la diffusion ; la vaccination, en particulier, à ce jour, le rappel et la troisième dose ; mais aussi les traitements médicamenteux, qui sont de plus en plus prometteurs.

Nous constatons qu'une partie des personnes infectées à la covid-19 développent des symptômes plus ou moins douloureux et invalidants. Ils ne sont plus positifs à la covid mais restent malades et continuent de souffrir. La relative nouveauté de cette pathologie fait qu'elle est peu prise en compte : les malades se rendent chez le médecin et subissent une batterie de tests mais aucun diagnostic ne peut être établi car les examens médicaux ne révèlent rien. Ces malades repartent sans réponse ; ils se remettent parfois eux-mêmes en cause tout en continuant à souffrir. Les médecins s'en trouvent démunis car rien ne permet de soulager leurs patients, et la difficulté à poser un diagnostic complexifie considérablement leur orientation.

Le covid long peut être très invalidant. Certains souffrent d'une perte d'odorat, d'autres se retrouvent dans l'incapacité de poursuivre leur activité professionnelle ou, de fait, d'accomplir le moindre effort. Plusieurs dizaines de symptômes différents ont ainsi pu être recensées, ce qui rend d'autant plus difficile d'établir un diagnostic. Les malades ne sont pas accompagnés financièrement ; beaucoup ne peuvent retourner au travail et se retrouvent donc sans revenu. Le manque de ressources, l'absence de reconnaissance, de réponse et de prise en charge dans le cadre d'un parcours de soins adapté s'ajoutent à la douleur qu'ils subissent.

Il conviendrait également de se pencher sur le covid long qui touche les enfants. Vous en avez rappelé l'importance, monsieur le secrétaire d'État, et M. le rapporteur a inclus les mineurs dans son dispositif. Lorsqu'ils sont infectés, ceux-ci sont bien souvent asymptomatiques dans un premier temps, et ce n'est que dans un second temps que des symptômes durables apparaissent.

Les malades sont en quête de réponses, ils veulent légitimement que l'on reconnaisse leur maladie et que son origine soit garantie, afin de bénéficier d'une prise en charge. C'est pourquoi ils se structurent et s'organisent, partout en Europe, pour être reconnus et, à terme, guéris. C'est d'ailleurs cette exceptionnelle mobilisation qui a amené la Catalogne à adopter un dispositif de prise en charge très efficace. L'audition que vous avez organisée, monsieur le rapporteur, avec le ministre de la santé catalan, a été à cet égard très éclairante.

Le fait que le rapporteur ait recueilli plus de 2 500 témoignages en quelques jours sur son site internet témoigne de la détresse des malades, de leur sentiment d'abandon et de leur très grande mobilisation. En France, on estime le nombre de malades de covid long à 700 000. Le problème ne se résume pas à quelques cas isolés : c'est bien une question de santé publique, qui nécessite la constitution d'un parcours de soins adapté et durable. Je crois que nous avons tous, dans nos circonscriptions, rencontré des concitoyens touchés et affaiblis par cette pathologie. Il est donc impossible que nous restions insensibles au message de détresse qu'ils nous adressent. Monsieur le rapporteur, je vous remercie à cet égard pour le travail de fond et de terrain que vous avez su mener sur le sujet, afin que ces malades bénéficient enfin d'une écoute, d'une reconnaissance et d'une prise en charge adaptées.

L'adoption de la présente proposition de loi constituera un premier pas vers une prise en charge des patients atteints de covid long. C'est pourquoi le groupe UDI et indépendants l'a mise à l'ordre du jour et la soutient avec force et conviction.

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