Intervention de Sophie Panonacle

Séance en hémicycle du jeudi 25 novembre 2021 à 9h00
Pour la conservation et l'utilisation durable de l'océan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Panonacle :

Je remercie Maina Sage et Jimmy Pahun, deux collègues qui représentent les antipodes de notre territoire national – la Polynésie française et le Morbihan. L'Hexagone et les outre-mer, confrontés aux enjeux climatiques et à l'obligation de protéger l'océan, doivent, plus que jamais, être solidaires. Nos deux amis ont fait preuve d'une belle obstination pour défendre le projet de résolution que nous examinons aujourd'hui. Grâce à eux, nous pouvons – que nous ayons été élus dans une circonscription maritime ou non – faire la démonstration de notre unité et de notre mobilisation. Nous pouvons prouver que nous sommes capables de mettre la diversité de nos sensibilités au service de la grande cause du millénaire : sauver l'océan, pour sauver la planète. Alors faisons-le !

Chacun le sait, l'océan, atteint par toutes formes de pollutions terrestres et marines, par les effets du réchauffement climatique et par la surexploitation de ses ressources, est en grande souffrance. Il est acquis, sans conteste – les scientifiques l'ont amplement prouvé –, que le salut du vivant et de la planète passe prioritairement par la protection et la gestion durable de l'Océan. À l'inverse, si nous persistons à le mettre en danger comme nous le faisons actuellement, nous le condamnerons irréversiblement – et nous avec.

Il n'y a donc pas de doute : les enjeux et les défis clairement exposés dans la proposition de résolution pour la conservation et l'utilisation durable de la haute mer sont immenses. Il s'agit de restaurer au plus vite l'interaction entre le climat, l'océan et la biodiversité. Cette nécessité apparaît comme une évidence, à moi comme à vous.

Nos inquiétudes sont légitimes compte tenu de la lenteur des négociations sur le climat et sur la biodiversité. À la lecture des résultats de la COP26, nous constatons que le rideau s'est refermé à Glasgow sur une pointe d'espoir, mais surtout sur une forte frustration. De la même façon, les orientations prises à la suite de la COP15 sur la diversité biologique, qui s'est tenue en Chine, montrent qu'il faudra sortir de la posture protocolaire actuelle pour ouvrir enfin la voie à la conclusion d'un accord au printemps 2022. En effet, la capacité de la communauté internationale à agir rapidement contre le réchauffement climatique et à faire face à la dégradation de la biodiversité suscite toujours des doutes.

En plaçant l'océan au cœur des négociations internationales, nous avons l'occasion de peser sur les COP à venir sur le climat et la biodiversité. En faisant de l'océan le lien, le trait d'union, le point d'équilibre de la planète Terre, nous pourrons satisfaire la responsabilité d'exemplarité en mer qui s'impose à la France en tant que détentrice de la première zone économique exclusive mondiale.

Il existe un espace sans juridiction, au-delà des eaux territoriales, où l'absence de contrainte est la règle et la coopération l'exception : il s'agit de la haute mer, soumise à toutes les convoitises en raison des bénéfices espérés de l'exploitation immodérée de ses ressources. Seule une mobilisation politique forte, au plus haut niveau, permettra d'aboutir à l'adoption du traité dit BBNJ sur les océans en 2022. La prochaine session de la conférence intergouvernementale, organisée sous l'égide des Nations unies, aura lieu du 7 au 18 mars 2022. Elle devra fixer un cadre juridique international en matière de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas des juridictions nationales. Au préalable, le One Ocean Summit, qui se tiendra en février 2022 à l'initiative du Président de la République, préparera le terrain en permettant un rassemblement au plus haut niveau autour d'une déclaration politique.

La proposition de résolution qui nous réunit aujourd'hui constitue une étape supplémentaire, qui doit nous conduire à adopter une nouvelle approche dans nos relations vitales avec l'Océan. Il nous revient de le consacrer comme bien commun de l'humanité. Pour cela, l'Océan doit faire l'objet d'un engagement opérationnel, collectif et immédiat. Il a besoin de nous et de notre mobilisation. Nous avons la légitimité économique, écologique et politique nécessaire pour mener ce formidable défi : sauver l'Océan ! Aussi le groupe La République en marche votera-t-il avec conviction la proposition de résolution.

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