Intervention de Christophe Jerretie

Séance en hémicycle du mardi 23 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Jerretie :

En effet ! Dans un premier temps, je souhaite rappeler que le PLFR complète l'arsenal existant, en finançant de nouveaux dispositifs pour répondre aux difficultés nées non pas de la crise mais de la reprise. Il comporte deux enjeux principaux. Le premier est l'accompagnement de ceux qui ne bénéficieraient pas encore suffisamment de la croissance retrouvée, en particulier les demandeurs d'emploi les plus éloignés du marché du travail. Le Premier ministre a ainsi annoncé un ensemble de mesures d'accompagnement en faveur de ces derniers, financées par les crédits ouverts en PLFR.

Le second enjeu de cet automne est l'accélération de l'inflation dont nous venons de parler. En effet, en raison de la forte demande dans le monde, les prix de l'énergie augmentent. Aussi, avons-nous élaboré plusieurs dispositifs pour répondre à cette nouvelle donne : un bouclier tarifaire sur les prix du gaz, un chèque énergie exceptionnel de 100 euros pour les ménages les plus modestes, ou une indemnité inflation qui doit réduire les effets de l'augmentation des prix sur le pouvoir d'achat de 38 millions de nos concitoyens. Nous saluons ces trois mesures fortes.

Les députés du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés regrettent la suppression de l'article 12 relative à l'indemnité inflation : nous soutiendrons le rapporteur général et le Gouvernement pour le rétablir.

Je dirai également deux mots sur deux articles introduits par le Sénat. L'article 13 vient aménager le taux de TGAP déchets appliqué à La Réunion et dans d'autres territoires d'outre-mer. Nous soutenons cet article avec une réserve : nous ne pouvons nous empêcher de penser que la réduction du taux de cette taxe environnementale ne peut être que temporaire, afin de s'adapter à la situation réelle, et ne pourra pas durer.

Enfin, l'article 14 introduit par le Sénat réaffirme l'exclusion des primes des médaillés paralympiques du calcul des prestations sociales. Si ce dispositif existe déjà en droit, nous saluons sa réaffirmation et le voterons également.

Après ce préambule relatif aux principales dispositions du PLFR, je souhaite évoquer la situation économique et sanitaire. Loin des craintes formulées par certains, l'économie a continué à se redresser cette année. Je rappelle l'accélération de la croissance qui, selon l'INSEE, a atteint 3 % au troisième trimestre, soit le niveau le plus élevé depuis 1968. Ainsi, au cours de ce troisième trimestre, nous avons déjà retrouvé le niveau d'activité antérieur au covid. En un mot – je l'avais déjà dit lors de la première lecture du PFLR –, la France se remet et se remet vite.

Du reste, plusieurs voix pourraient s'élever pour nous reprocher un excès de prudence car la croissance pourrait atteindre 6,5 %. C'est certainement ou peut-être vrai, je ne sais pas. Néanmoins, mes chers collègues, prudence est mère de sûreté. Or en ce dernier trimestre de l'année, nombreux sont les nuages qui s'amoncellent et qui sont susceptibles de ralentir la reprise. En effet, les difficultés de recrutement rencontrées par de nombreux secteurs, la complexité des approvisionnements, l'inflation que nous avons beaucoup évoquée et, surtout, le dérapage éventuel de la situation sanitaire pourraient empêcher d'atteindre ce fameux taux de croissance de 3 %.

Face à ces vents mauvais, nous souhaitons rappeler notre confiance dans le dispositif d'urgence et de relance déjà éprouvé ces vingt derniers mois ; nous savons que nous saurons l'utiliser si besoin et l'adapter si nécessaire. Les outils les plus importants restent le passe sanitaire et la progression de la vaccination. À ce jour, nous n'avons pas d'autre solution aussi efficace que la vaccination pour faire reculer la maladie. Ainsi, comme la semaine dernière, je ne peux m'empêcher d'encourager une nouvelle fois nos concitoyens à se faire vacciner et à recevoir la première, la deuxième ou la troisième dose – lorsque cela est nécessaire –, pour endiguer cette fameuse cinquième vague.

Enfin, au nom de mon groupe, dont vous savez l'attachement au sérieux budgétaire, je souhaite saluer votre engagement d'affecter en fin de session l'ensemble des recettes supplémentaires et des moindres dépenses tirées de la croissance à la réduction du déficit et de la dette. Je l'ai déjà dit la semaine dernière, c'est une sacrée avancée ! En clair, le PLFR est bénéfique à la population. La France se remet ; ayons confiance en nous mais, surtout, restons vigilants !

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