Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 15h00
Questions sur la politique nationale du logement

Julien Denormandie, secrétaire d'état auprès du ministre de la cohésion des territoires :

Madame la députée, je suis d'accord avec vous : la loi SRU doit être respectée. Elle concerne aujourd'hui environ 1 150 communes, dont 650 ne respectent pas ses objectifs.

Certaines ont de véritables arguments à faire valoir qui expliquent qu'aucune sanction ne leur soit imposée, malgré leur non-respect de la loi. Ainsi une commune sur le littoral, qui n'a aucun terrain constructible, peut être dans l'impossibilité physique d'atteindre les objectifs de la loi.

Mais d'autres communes ne jouent pas le jeu. Et entre 2014 et 2016, nous avons constaté un accroissement de leur nombre. Dans les préfectures, les services chargés de l'application de la loi SRU nous ont fait remonter que 220 à 230 communes ne la respectaient pas.

Nous avons demandé à ces services de refaire le travail pour vérifier que nous n'en oubliions aucune. De ces 220 ou 230 communes, on est ainsi passé à 269 communes dites carencées qui, demain, se verront appliquer les sanctions prévues par la loi parce qu'elles ne respectent pas leurs obligations. La fermeté du Gouvernement est donc totale s'agissant du respect de la loi SRU.

Cela étant dit, un certain nombre d'acteurs, d'élus locaux, de parlementaires appellent à davantage de souplesse dans l'application de cette loi, notamment de son article 55, faisant valoir que les délais sont parfois si contraints qu'ils découragent les maires de porter les programmes d'investissements sociaux.

Ce sont de vraies questions, compliquées à trancher. Pourquoi ? Parce que dès lors que l'on ouvre la boîte de Pandore de la loi SRU, y compris lorsque c'est parfaitement légitime, on ne sait pas comment vont réagir l'ensemble des autres acteurs. Il ne faudrait pas, en introduisant un peu de souplesse dans l'application de la loi SRU, laisser penser que le Gouvernement ne fait pas preuve de fermeté en la matière.

Nous en débattrons lors de l'examen du projet de loi logement, mais une chose est claire : la loi SRU doit être appliquée, car, je le répète, il n'y a pas suffisamment de logements sociaux en France.

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