Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mardi 16 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Après un bref interlude durant lequel vous avez levé les dogmes budgétaires que vous aviez vous-mêmes fixés, ce budget prend des airs de retour aux sources visant à préparer la suite. Le cantonnement de la dette liée à la covid-19, décidé dans une visée idéologique, est le plus grand non-sens économique de l'histoire : en refusant d'affecter des ressources au remboursement de cette dette, vous ne faites que créer davantage de déficit en transférant des ressources courantes de l'État au remboursement de ladite dette. Il me semble que c'est une erreur.

Je conclurai en évoquant le pouvoir d'achat. Ce dernier est au cœur de la communication du Gouvernement, qui tente de se raccrocher aux branches à l'approche des échéances électorales après avoir largement contribué à sa dégradation. Nous ne pourrons distribuer ad vitam æternam les primes, chèques et autres indemnités déjà accordés. Je ne conteste pas leur bien-fondé, mais ces artifices de court terme ont surtout le mérite de vous éviter d'aborder la question de fond : celle des salaires. Pour que les gens puissent vivre décemment, pour que « le travail paye » – pour reprendre des termes que vous aimez à répéter –, il faut envisager une hausse des salaires. Le Gouvernement dispose d'au moins deux outils pour agir en ce sens : le SMIC et le point d'indice. Pourtant, malgré vos grandes déclarations, vous vous refusez toujours à utiliser ces leviers.

Dans ces conditions, vous ne pouvez vous arroger le titre de « majorité du pouvoir d'achat ».

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