Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du mercredi 3 novembre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Depuis le début, notre position est constante. Si au mois de mars 2020, il était nécessaire de donner au Gouvernement les outils nécessaires pour endiguer la vague épidémique, nous refusons depuis lors de lui conférer les pleins pouvoirs sanitaires s'ils ne font l'objet d'aucun véritable contrôle démocratique. Cette épidémie est grave, mais l'exécutif a tort de s'enfermer dans une logique autoritaire et verticale. L'union ne se décrète pas, elle se construit.

Depuis de nombreux mois, nous n'avons de cesse de vous inviter à opter pour la territorialisation des mesures de gestion de la crise sanitaire. Vous vous êtes parfois engagés dans cette voie, mais vous n'avez jamais su en tirer les conséquences. Je me souviens pourtant que les premiers foyers épidémiques repérés aux mois de février et de mars 2020 – dans le Morbihan, notamment – ont été fort bien circonscrits autour des communes concernées. Je note également que le Gouvernement s'est résolu à recourir à la territorialisation en ce qui concerne l'outre-mer. C'est d'ailleurs pour cette raison que, face à la recrudescence de l'épidémie, le groupe Libertés et territoires avait approuvé la prorogation de l'état d'urgence dans les collectivités où la situation le justifiait.

Mais comment voulez-vous qu'en Bretagne par exemple, où le taux d'incidence était inférieur à 30 pour 100 000 habitants ces derniers jours, et où plus de 95 % de la population éligible est vaccinée, nous parvenions à justifier que soient maintenus en permanence l'état d'urgence et l'application du passe sanitaire ? Monsieur le ministre, savez-vous combien de patients sont aujourd'hui en réanimation dans mon département, selon les données fournies par votre propre ministère ? Un seul. Je ne souhaite en rien minimiser la virulence du virus, mais nous ne devons pas nous accoutumer à d'aussi longues privations de libertés.

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