Intervention de Stéphane Viry

Séance en hémicycle du vendredi 22 octobre 2021 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Article 43

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

Je n'ai pas voulu intervenir sur les amendements présentés par mes collègues, pour lesquels j'ai beaucoup d'affection et envers qui je fais preuve de loyauté. Il n'en demeure pas moins que sur ce sujet, ma position est divergente. S'il y a quelques mois, avant de prendre le sujet à bras-le-corps et de l'examiner plus sérieusement, je n'avais pas la même opinion, j'ai évolué dans ma façon de concevoir ces espaces permettant à des hommes et à des femmes souffrant d'addictions d'être pris en charge.

Caroline Janvier l'a dit avec ses mots, je le formule avec les miens : le débat porte sur des questions de sécurité et de protection sociales, et non de délinquance ou de troubles à l'ordre public. Il s'agit de savoir si en France, on souhaite offrir aux hommes et aux femmes qui souffrent d'addictions un espace où ils seraient à l'abri des risques sanitaires complémentaires, permettant de ne pas aggraver leur situation.

Depuis cinq ans, la France expérimente une solution à Paris et à Strasbourg. Cela a été dit : à Strasbourg, effectivement, la réponse sanitaire, sociale et inclusive est beaucoup plus efficace et pertinente qu'à Paris, mais il convient de ne pas nier l'efficacité sanitaire qui existe à Paris.

Alors que cette question ne doit pas faire l'objet de polémiques ni être évoquée à travers un prisme dogmatique, elle souffre pourtant de raisonnements simplistes. Faut-il ouvrir à n'importe quelle condition parce qu'un maire souhaiterait ouvrir une telle salle ici ou là ? La réponse est non. Il faut être prudent et jalonner l'ouverture de ces espaces par des concertations avec le voisinage sur beaucoup d'éléments.

Aujourd'hui, il nous est demandé d'apporter une réponse à la question suivante : faut-il continuer l'expérimentation ? Si oui, devons-nous étendre à des entités qui existent déjà la possibilité d'ouvrir des haltes soins addictions ainsi que le proposent les amendements ? Je considère que nous devons continuer l'expérimentation, même si je suis réservé sur la nouvelle terminologie employée, HSA – même si ce n'est pas le sujet. Je n'étais convaincu ni par SCMR – salle de consommation à moindre risque – ni par salles de shoot.

La question est simple : la France veut-elle se doter d'un outil de santé publique permettant d'accompagner celles et ceux souffrant d'addictions ? Le fait d'être contre la toxicomanie ou de lutter avec force contre les réseaux fait consensus. Mais ce n'est pas l'objet d'un texte de protection sociale. La vérité de 2021 n'est plus forcément la vérité de 2016. Je soutiendrai donc ces amendements.

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