Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du vendredi 22 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Après l'article 27

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je vais vous donner un exemple de la complexité de la chose : la dernière manifestation de sages-femmes. Un mot, d'abord, pour dire que je respecte cette manifestation car je respecte fondamentalement les sages-femmes, mais quand on a dit par voie de communiqué de presse que n'ayant pas mis assez d'argent, j'aurais du sang sur les mains… Cela, je ne le respecte pas parce que ce n'est pas une façon de communiquer et de procéder, et je suis très ferme là-dessus. En revanche, je respecte énormément les sages-femmes et leurs revendications pour les avoir défendues comme parlementaire sous une majorité précédente comme sous celle-ci, en étendant à chaque fois que je l'ai pu le champ de leurs compétences et en réaffirmant leur statut. Qu'on ne me fasse donc pas le procès de ne pas m'intéresser à la question. Je ne le dis pas pour les députés qui viennent de s'exprimer, mais à destination des communiqués que je vois passer et qui sont parfois plus qu'outranciers. Mais ma porte reste ouverte, parce que je suis un homme de dialogue.

Bref, lors de la manifestation en question, sept organisations syndicales différentes étaient présentes, et il n'a pas été possible de les réunir autour d'une même table ; il a donc fallu organiser sept réunions différentes, avec parfois des revendications qui se regroupaient et parfois qui s'opposaient. Chacun peut comprendre qu'il est plus difficile de terminer une grève dans un tel contexte. Néanmoins, je reste dans le dialogue et la concertation. Les sages-femmes ont été reçues par mon ministère il y a quelques jours encore, elles le seront à nouveau, et des propositions sont sur la table, notamment en termes de personnel et de capacité de recrutement dans les maternités à fort volume d'activité, par exemple.

Cela étant dit, une sage-femme ne pousse pas toute seule et je ne peux pas en inventer : il faut du temps pour la former, et il y a parfois, comme dans les autres disciplines médicales et paramédicales à l'hôpital, des difficultés de recrutement, outre une certaine fuite vers le secteur privé quand il y a des écarts de rémunération. Mais je fais face en même temps à des demandes pour rendre plus attractif l'exercice en libéral !

Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien qu'on arrive à reconnaître que la puissance publique consacre 100 millions d'euros annuels de plus aux salaires des sages-femmes, et sachant qu'il y a 20 000 sages-femmes dans notre pays, je vous laisse faire le calcul ; l'effort est conséquent. Je comprends qu'il ne soit pas jugé suffisant parce que les revendications des sages-femmes sont très anciennes et que, pendant des années voire des décennies, elles n'ont pas été respectées ni même entendues, mais ce n'est pas le cas de mon ministère et ce n'est pas le cas des propositions qui ont été faites et des engagements que j'ai pris, je le redis.

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