Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du jeudi 21 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 — Après l'article 12

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Je suis désolé pour mes collègues, mais je ne suis pas favorable à cette mesure, après avoir creusé les pistes possibles dans une proposition de loi. Je connais le problème sur mon territoire du sud de l'Eure-et-Loir, où la désertification médicale est la plus marquée de France. On y compte 76 médecins pour 100 000 habitants. Si vous trouvez pire, dites-le-moi ! Cela étant, la CTPS – communauté professionnelle territoriale de santé – locale est formidable, et nous avons très bien travaillé en matière de vaccination.

Si l'on propose des zones franches, on amènera les médecins à s'installer dix kilomètres plus loin : vous déshabillerez un territoire pour en habiller un autre. Cela ne marchera pas.

Il y a deux ans, nous avons adopté des amendements permettant l'exonération du cumul emploi retraite en zone sous-dense jusqu'à 80 000 euros de revenus. Le ministre délégué s'en souvient. Et l'on autorise les médecins à travailler jusqu'à 72 ans dans ce cadre – voyez où l'on en est !

Ce n'est pas cela qu'il faut faire. Le numerus clausus a été ouvert ; il faut l'ouvrir plus encore. Comme je l'ai dit tout à l'heure dans la discussion générale, je suis un peu déçu qu'aucun représentant du ministère des solidarités et de la santé ne soit là pour nous répondre – ce n'est pas grave, cela viendra peut-être dans la discussion. Il faut développer les professions intermédiaires, créer des portes d'entrées nouvelles, car nous manquons d'heures médicales disponibles.

Même si je sais que votre proposition part d'une bonne intention, je vous invite à lire un rapport de la Cour des comptes très éclairant, qui démontre que plus on injecte d'argent dans ce type de dispositifs, plus les disparités entre les zones s'accentuent.

Je regarde Boris Vallaud ; en 2016, il n'était pas parlementaire, mais ses collègues avaient tout fait pour déshabiller ma proposition de loi visant à garantir un accès aux soins égal sur l'ensemble du territoire. Par-delà les clivages politiques et quels que soient nos bancs, nous devons être capables de nous retrouver sur ce sujet, qui est l'une des deux plus grandes préoccupations des Français.

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