Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 19 octobre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Présentation

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Si nous n'avons pas eu besoin de le faire, c'est bien parce que le Parlement nous a permis d'activer le passe sanitaire.

Il s'agit bien d'une possibilité de prendre tout ou partie des mesures permises par le régime de sortie et d'activer ou de maintenir le passe, dans les conditions fixées par le Parlement par la loi du 31 mai, puis par la loi du 5 août, et non d'une prolongation automatique de ce dispositif. N'allons pas faire croire que nous serions en train d'annoncer aux Français qu'il y aurait, jusqu'au 31 juillet, ou l'état d'urgence ou les mesures de sortie de l'état d'urgence comprenant des jauges, ou le passe sanitaire. Je veux être très clair sur ce point, car j'entends beaucoup de contrevérités depuis quelque temps : il ne s'agit que de possibilités d'activer des dispositifs si la situation sanitaire l'exigeait.

Comme l'a indiqué le Gouvernement, la perspective d'un allégement du passe sanitaire sera examinée à la mi-novembre, avec l'éclairage des autorités scientifiques.

En outre, le Gouvernement partage l'objectif d'un encadrement du recours au passe sanitaire, tel qu'il ressort des débats en commission des lois. Le Gouvernement sera favorable aux propositions visant substituer au seul seuil d'incidence adopté en commission un encadrement du recours au passe sanitaire reposant sur plusieurs autres critères supplémentaires parmi lesquels, sans doute, la charge sanitaire, la dynamique épidémique, mais aussi le taux de vaccination de rappel – car si le virus repartait dans un territoire présentant un taux de rappel insuffisant, cela nous placerait collectivement dans une situation périlleuse. Tout cela se ferait, je le rappelle, sous le contrôle du juge.

Pendant la période visée par ces prorogations, nous avons prévu un dispositif renforcé d'information du Parlement, avec la remise, d'ici à la mi-février, d'un rapport qui exposera les mesures prises pour freiner l'épidémie et qui justifiera, le cas échéant, la nécessité de les maintenir pour la période restante. La remise de ce rapport permettra de disposer d'une clause de revoyure, qui viendra en complément de l'ensemble des initiatives prises depuis le début de la crise afin d'assurer l'information du Parlement sur la gestion de crise. Je pense en particulier aux dossiers transmis chaque semaine à l'Assemblée nationale et au Sénat, ainsi qu'aux réunions du comité de liaison organisées régulièrement par le Premier ministre.

Le Gouvernement est, par ailleurs, tout à fait favorable aux compléments et précisions qui ont été apportés sur ce sujet en commission, à l'initiative conjointe du rapporteur et de la majorité. Je pense à l'enrichissement du rapport par des indicateurs sanitaires, à la remise d'un second rapport d'ici à la mi-mai, ou encore à la production d'informations mensuelles sur les mesures prises et leur impact sur la situation sanitaire.

Cet exercice de transparence vient bien sûr en complément des prérogatives dont vous disposez, mesdames et messieurs les députés, pour contrôler l'action du Gouvernement.

Par ailleurs, le texte améliore plusieurs outils importants pour garantir l'efficacité de la gestion de l'épidémie dans les prochains mois. Ainsi, nous proposons de renforcer la lutte contre la fraude au passe sanitaire en augmentant les sanctions encourues pour l'établissement, la proposition ou l'utilisation d'un faux passe, et en permettant à l'assurance maladie de contrôler les certificats de contre-indication à la vaccination.

S'agissant de l'obligation vaccinale pour les soignants, le texte prévoit d'améliorer son contrôle et son effectivité, notamment en autorisant les écoles de santé à contrôler son respect par les étudiants en santé.

Par ailleurs, nous proposons – vous en avez désormais l'habitude – de prolonger jusqu'à fin juillet les systèmes d'information SI-DEP – Système d'information de dépistage – et Contact-Covid, qui sont, comme vous le savez, des outils absolument indispensables pour suivre la situation sanitaire et casser les chaînes de contamination.

Sur ce sujet, le Gouvernement présentera un amendement permettant aux directeurs d'établissement scolaire d'accéder aux informations nécessaires concernant leurs élèves, pour renforcer la campagne de vaccination et de dépistage dans les écoles, les collèges et les lycées.

Comme vous le savez, le protocole sanitaire dans les établissements scolaires a été changé et ne donne plus lieu systématiquement à la fermeture d'une classe – ce protocole était en expérimentation, nous souhaitons désormais le généraliser. Or, pour éviter la fermeture d'une classe, il faut permettre au directeur d'établissement de savoir si les élèves sont protégés contre la covid.

Enfin, le texte proroge un nombre ciblé de mesures d'accompagnement, qui permettront de faire face en tant que de besoin aux conséquences de la crise sanitaire, en matière d'activité partielle, de fonctionnement des organes délibérants des collectivités territoriales ou de durée de validité de certaines décisions administratives individuelles.

Vous l'aurez compris, le projet de loi qui vous est soumis ne bouleverse pas l'économie générale de la gestion de la crise sanitaire, mais vise à renforcer la vigilance nécessaire dans la durée face au virus et à conforter les différents outils dont nous disposons pour y répondre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.