Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 19 octobre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Présentation

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

C'est la onzième fois que je me tiens devant votre assemblée pour vous présenter, au nom du Gouvernement, un projet de loi portant sur la gestion de la pandémie de covid-19. Ce onzième texte est cependant différent de ceux qui l'ont précédé, qu'il s'agisse de l'esprit qui le guide, nous le verrons au fil des débats, ou de son titre qui comporte les mots de « vigilance sanitaire » et non plus d'« état d'urgence ». En effet, il s'agit de ne pas nous désarmer, quand bien même le virus montrerait des signes de faiblesse. Il s'agit de rester vigilants, acteurs, actifs dans la continuité de ce que nous avons entrepris auparavant pour empêcher de laisser la moindre prise au virus et éviter qu'il ne déclenche une nouvelle vague épidémique dans notre pays.

Malgré la lassitude que chacun peut légitimement éprouver face à cette crise qui, faut-il le rappeler, n'épargne aucun pays du globe, nous devons rester toujours autant mobilisés pour lutter contre un virus toujours présent dans notre quotidien.

Nous pouvons prendre un instant pour nous retourner et mesurer le chemin parcouru depuis le début de cette crise ainsi que les immenses progrès réalisés pour mieux gérer cette épidémie dans la durée, en France comme dans le monde, et pour limiter ses conséquences sanitaires et son impact sur notre vie quotidienne. Ainsi, en métropole, la vague épidémique liée à la propagation du variant delta a pu être contenue, sans restriction généralisée de la circulation des personnes ni des rassemblements et en maintenant ouverts l'ensemble des établissements, grâce à la vaccination massive de la population et grâce à des outils comme le passe sanitaire.

À l'heure où je vous parle, le variant delta, très contagieux, circule en France comme ailleurs dans le monde. Environ 5 000 diagnostics sont réalisés chaque jour dans notre pays, ce qui n'est pas rien mais ne correspond pas non plus à une vague épidémique. Si l'on relève çà et là des signes qui imposent la plus grande vigilance et l'action déterminée des forces sanitaires au sein des territoires afin d'empêcher une nouvelle reprise épidémique, la situation de la France est loin d'être aussi grave que celles d'autres pays – non loin de nous, en Europe – qui sont obligés de mettre en place des mesures de couvre-feu, de fermeture des commerces, voire de confinement. C'est le cas de la Lettonie, qui a dû prononcer un confinement dur pour quatre semaines après s'être trouvée dans l'impossibilité de vacciner suffisamment sa population ; de la Roumanie, qui présente un nombre de cas important ; du Royaume-Uni, qui affiche un taux de vaccination bien moins élevé que le nôtre et doit faire face à 40 000 à 50 000 diagnostics par jour, situation qui implique son lot de malades, une pression sanitaire extrême et, demain, des cas de covid long.

Le virus n'a donc pas disparu et, il y a encore quelques jours, nous étions obligés d'envoyer d'importants renforts sanitaires par avion en urgence dans les territoires ultramarins, afin d'aider les soignants présents sur place à faire face à une vague épidémique extrêmement violente – là encore, en raison d'un taux de vaccination insuffisant.

Si le virus n'est pas mort, s'il circule encore, nous avons cependant les moyens de faire en sorte qu'il n'ait pas les conséquences qu'il a pu avoir par le passé et qu'il ne donne pas lieu à de nouvelles vagues épidémiques, avec leur cortège d'hospitalisations massives, de services de réanimation saturés et de nombreux décès.

Nous savons que la vaccination protège, ce qui est une bonne nouvelle. Je rappelle que la plus grande étude dans le monde, une étude française, publiée la semaine dernière, a comparé 11 millions de Français vaccinés à 11 millions de Français non vaccinés, et affiche des résultats implacables : la vaccination réduit de plus de 90 % le risque de formes graves chez ceux qui sont susceptibles d'en présenter, c'est-à-dire les personnes âgées de 50 ans et plus.

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