Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du mardi 29 juin 2021 à 15h00
Respect des principes de la république — Article 1er bis aa

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Je joins ma voix à celles de mes collègues sur la question tant débattue et si polémique de l'interdiction, ou non, du burkini. Le législateur est appelé à clarifier les choses, afin que cette question ne continue pas à être débattue, et, surtout, à être source de troubles possibles à l'ordre public.

Rappelons à cet égard que le Collectif contre l'islamophobie en France – CCIF –, association qui a été dissoute, avait saisi le Défenseur des droits en faveur du port du burkini, considérant son interdiction comme une discrimination. Une telle démarche témoigne de la volonté de l'islam radical et politique de donner de la visibilité aux règles les plus discriminantes pour la liberté des femmes. Il faut donc prendre la mesure de ce que signifie la revendication du port du burkini, lorsqu'elle émane du CCIF, faux-nez de l'islam politique.

La question du port du burkini induit également des effets de bord, puisqu'il y a quelques jours, à Besançon, la capitale de mon département, une jeune femme s'est présentée à la piscine avec un maillot de bain tout à fait correct, que beaucoup d'entre nous pourraient porter : or le maître-nageur lui a signifié qu'il ne pouvait admettre une telle tenue, au motif qu'elle était trop échancrée.

Je vois une relation très précise entre les deux sujets : c'est bien la nécessité de rendre la femme invisible, de dérober son corps aux yeux d'autrui, qui motive le port du burkini. C'est aussi ce qui a motivé cette réaction du maître-nageur de Besançon. Il y a là une atteinte évidente à la liberté des femmes : dans notre pays, nous ne pouvons pas le tolérer – d'autant que la majorité prétend faire du droit des femmes un de ses totems.

Vous devez résoudre cette contradiction. Je regrette infiniment la suppression, en commission, de l'article introduit par le Sénat : cette disposition éviterait le trouble à l'ordre public, mais aussi une application variable en fonction des convictions idéologiques de tel ou tel maire. Je vous invite donc à voter ces amendements.

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