Intervention de Gérard Leseul

Séance en hémicycle du mardi 29 juin 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme du baccalauréat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Leseul :

Sous couvert d'innovation et de simplification – ce sont vos mots, monsieur le ministre –, vous abîmez l'école de la République. Votre projet de réforme du baccalauréat conduit à abandonner le caractère national de l'examen, même si vous promettez un guide d'évaluation et le maintien d'une banque de sujets. Le bac va devenir un diplôme d'établissement, ce qui justifiera d'ailleurs après coup la pratique actuelle de Parcoursup. Il n'y aura plus d'examen national anonyme où chacun a sa chance, en fonction de son mérite. Ce sont le lieu de résidence des parents et l'accès aux établissements de centre-ville, autrement dit l'appartenance sociale, qui détermineront si les portes du supérieur peuvent s'ouvrir ou pas.

À cause de cette évaluation continue, même les syndicats des personnels de direction s'inquiètent de la montée des pressions émanant de parents de certains beaux quartiers. Le passage au contrôle continu intégral et le bachotage permanent qu'il ne manquera pas de susciter vont faire augmenter ces pressions, ainsi que les inégalités.

Dans les collèges, la situation n'est pas meilleure : depuis plusieurs semaines, de nombreux parents et enseignants s'inquiètent de l'avenir de l'école inclusive. Affectés parfois depuis plusieurs années dans des postes au collège, des professeurs du premier degré prennent en charge des élèves en situation de handicap au sein des dispositifs ULIS dans les collèges et les lycées. Or, dans certaines académies, plusieurs de ces postes n'ont pas été proposés au mouvement cette année, ce qui a même obligé plusieurs professeurs concernés à réintégrer le premier degré.

Le risque est ainsi très grand de voir de nombreux postes vacants en septembre ; cela se fera au détriment des enfants et des familles car très peu de professeurs du secondaire sont formés à enseigner en ULIS. Il serait ainsi totalement inacceptable de voir les postes spécialisés confiés à la hâte à des remplaçants titulaires ou contractuels non formés, qui ne les auraient pas demandés.

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