Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du jeudi 24 juin 2021 à 15h00
Rémunération des agriculteurs — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Monsieur le ministre, j'allais dire que je comprenais votre embarras. Vous venez de nous expliquer qu'il pouvait exister jusqu'à soixante-dix ou quatre-vingts services pour un même contrat. En 2019, soupçonnant la dimension virtuelle de certains services, j'avais demandé au délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), M. Jacques Creyssel, auditionné par la commission d'enquête, de préciser la nature des services rendu. À mon avis, 90 % d'entre eux ne sont qu'une manière d'obtenir des contreparties financières de la part des industriels.

Les centrales de services sont hébergées hors du territoire national, souvent en Suisse ou en Belgique : elles échappent en partie au droit français. Il faudrait que les députés européens accomplissent le même travail que leurs homologues français, piquent les fesses de l'Autorité de la concurrence européenne, comme nous devons stimuler l'Autorité de la concurrence en France et la DGCCRF. Dans une vie antérieure, j'ai été représentant ; j'ai participé à des manifestations commerciales et j'ai vu les agents de la répression des fraudes à l'œuvre : si vous discutez avec des exposants, des commerçants de proximité ou des représentants de PME, ils vous confirmeront qu'ils sont sacrément exigeants. Pourtant, en France et en Europe, les pouvoirs politiques sont bien complaisants à l'égard des pratiques des centrales internationales de services. Ce n'est pas votre cas, monsieur le ministre : vous êtes chargé de l'agriculture et de l'alimentation, donc des agriculteurs et des entreprises industrielles agroalimentaires françaises. Nous autres législateurs sommes en droit d'exiger de la clarté.

Au nom de la politique agricole commune, nous sommes particulièrement exigeants avec les agriculteurs ; quand il manque une boucle à l'oreille d'un veau qui part à l'abattoir, l'éleveur est traité comme s'il était un voleur. Or nous parlons de l'évaporation de centaines de millions d'euros ! Nous devons exiger la facturation ligne à ligne.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.