Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 15h00
Gestion de la sortie de crise sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Ce texte prolonge et consolide un état d'exception. À nos yeux, c'est s'installer dans une certaine facilité que d'avoir recours depuis des années, quels que soient les domaines, à l'état d'exception comme si notre démocratie, notre constitution et nos lois ne nous permettaient pas d'être efficaces. Depuis plus d'un an que la crise sanitaire dure, vous ne pouvez plus prétexter l'urgence ou la surprise pour vous affranchir des règles habituelles de la démocratie.

Le fait que vous prolongiez certaines mesures ne nous rassure pas. Prenons d'abord le couvre-feu, qui nous apparaît attentatoire aux libertés individuelles et inefficace d'un point de vue sanitaire, comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer.

Il s'agit ensuite de la possibilité de tenir des réunions politiques dans certains lieux. Un amendement de nos collègues du groupe LR, que nous avons voté, visait à préciser très clairement que les rassemblements de nature politique devaient être exclus, ce qui nous semble particulièrement pertinent dans la perspective de la préparation des prochaines élections.

Nous venons d'apprendre par le préfet de Seine-Saint-Denis qu'il s'est appuyé sur un décret récemment publié pour empêcher un meeting en plein air organisé à Montreuil la semaine prochaine par notre liste « Pouvoir vivre en Île-de-France » alors même que les manifestations revendicatives sont autorisées. Quel paradoxe stupide : je ne vois pas en quoi un meeting politique en plein air serait plus dangereux qu'une manifestation syndicale ! Qu'une telle mesure soit laissée à l'appréciation du Gouvernement repose la question de l'état d'exception. J'espère qu'une solution spécifique sera apportée.

Il s'agit encore du choix du lieu de l'isolement, auquel le préfet pourra s'opposer pour en imposer un autre, et de mesures qui permettront de maintenir plus longtemps que prévu des personnes dans la précarité d'un CDD et de leur imposer des dates ou des modifications de congés. Tout se passe comme si, une fois de plus, c'était aux salariés de payer la crise du covid. Pourquoi devrions-nous instaurer des conditions encore plus insupportables après l'année que nous venons de vivre ?

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