Intervention de Yannick Kerlogot

Séance en hémicycle du mardi 25 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Langues régionales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Kerlogot :

Monsieur le Premier ministre, dans sa décision du 21 mai 2021, le Conseil constitutionnel a déclaré conforme le forfait scolaire à verser par les communes concernées au bénéfice des élèves inscrits dans une école privée sous contrat d'une collectivité voisine et qui enseigne les langues régionales. C'est une avancée historique, rendue possible par la mobilisation transpartisane des députés de cet hémicycle. Elle apporte une solution financière attendue par les intéressés depuis des décennies. Mesurons-le, tous ensemble.

Le Conseil constitutionnel s'est par ailleurs saisi d'office d'une autre disposition de la loi en lien avec l'enseignement, à savoir l'enseignement dit « immersif » en langue régionale. Il relève que cette forme d'enseignement est une méthode qui consiste notamment à utiliser la langue régionale comme langue principale d'enseignement et comme langue de communication au sein de l'établissement et qu'à ce titre, la nouvelle loi méconnaît l'article 2 de la Constitution. Certains esprits – partisans – s'emploient aujourd'hui à proclamer la mort annoncée des écoles concernées quand la réalité de terrain vient confirmer que le terme d'immersion est à nuancer.

Permettez-moi d'observer qu'au sein de ces établissements la langue française reste évidemment la langue de communication utilisée dans tous les actes administratifs, les conseils d'administration et les conseils d'école. Il va de soi également qu'à l'issue de la scolarité la langue française est tout aussi bien maîtrisée que la langue régionale.

Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous confirmer que la vie des établissements concernés n'est nullement touchée par la décision du Conseil constitutionnel, tant dans leur existence juridique que dans leur pratique pédagogique, puisque cette décision ne porte pas modification de l'article L. 312-10 du code de l'éducation actuellement en vigueur ? Pouvez-vous enfin nous indiquer quelles démarches vous entendez entreprendre pour stabiliser définitivement l'enseignement des langues régionales et le statut des établissements concernés sans que puisse leur être opposé l'article 2 de la Constitution ?

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