Intervention de Brigitte Klinkert

Séance en hémicycle du jeudi 6 mai 2021 à 9h00
Revenu de solidarité active pour les jeunes de 18 à 25 ans — Présentation

Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l'insertion :

…, et qui est désormais apprécié et bien identifié par les jeunes eux-mêmes. Ce modèle, qui offre le même niveau de rémunération qu'un RSA, est plus complet puisqu'il repose sur un accompagnement intensif, doublé d'une immersion en entreprise et d'un soutien financier pouvant aller jusqu'à 500 euros. C'est dans ce binôme que nous croyons : accompagnement intensif d'un côté, rémunération de l'autre. L'un ne peut pas aller sans l'autre. C'est pourquoi nous prévoyons de doubler les places offertes en garantie jeunes pour atteindre un total de 200 000 entrées en 2021.

J'ai visité près d'une trentaine de missions locales et je peux témoigner que la garantie jeunes offre un cadre unique aux jeunes pour qu'ils affinent leur projet avec l'aide de conseillers. Je l'ai observé notamment chez Romain, 21 ans, que j'ai rencontré à Bourges le 11 mars dernier et qui, grâce à la garantie jeunes, s'oriente vers l'informatique après un service civique dans l'inclusion numérique.

Mais nous voulons aller plus loin en construisant un accompagnement global, ouvert à tous les jeunes sans solution, y compris ceux qui n'ont pas encore de contact avec les agences de Pôle emploi et les missions locales. Là encore, nous allons partir de l'existant qui fonctionne en nous appuyant sur la réussite de la garantie jeunes actuelle, unanimement saluée sur ces bancs. En parallèle, nous poursuivrons la construction du service public de l'insertion et de l'emploi (SPIE), qui vise également à garantir un accompagnement simple et efficace des jeunes et des demandeurs d'emploi.

Nous avons fait connaître, Olivier Véran, Élisabeth Borne et moi-même, il y a deux semaines, la liste des trente et un territoires qui auront la mission de déployer ce nouveau service public en 2021. Après les quatorze premiers territoires sélectionnés en 2020, trente-cinq autres les rejoindront en 2022. J'étais d'ailleurs la semaine dernière en Charente-Maritime pour lancer cette phase de déploiement avec le président de l'Assemblée des départements de France (ADF), car les départements sont des partenaires essentiels pour la réussite de ce dispositif. Chacun de ces territoires devra mobiliser et coordonner l'ensemble des acteurs de l'insertion et de l'emploi, afin d'actionner au bon moment toutes les solutions disponibles de formation, d'emploi, de logement, de mobilité, de santé ou de garde d'enfants, le tout, bien sûr, avec le soutien financier et technique de l'État.

C'est aussi pour répondre aux défis de l'accompagnement des jeunes sur le terrain que nous mettons en œuvre le service public de l'insertion et de l'emploi, afin de leur garantir un parcours sans rupture et un accompagnement personnalisé vers l'emploi.

Mesdames et messieurs les députés, nous avons le devoir de consacrer des moyens massifs à aider tous les jeunes de notre pays à trouver leur voie, mais pour réussir, nous sommes convaincus de devoir mettre l'accent sur la qualité de l'accompagnement des jeunes en France, depuis l'accessibilité des aides en ligne jusqu'au suivi sur le terrain du parcours des jeunes. Parce que l'accompagnement vers l'emploi est le véritable facteur d'émancipation et d'égalité des chances, il doit être placé au cœur de nos dispositifs d'insertion.

Nous regrettons que cette réflexion ne soit pas au cœur de vos préoccupations : c'est la raison pour laquelle le Gouvernement n'est pas favorable à cette proposition de loi.

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