Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 13 avril 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Position de la france sur le sahara occidental

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Monsieur le Premier ministre, la honteuse création par La République en marche d'un comité à Dakhla, au Sahara occidental, n'a pu se faire sans l'accord de l'exécutif – elle a peut-être même eu lieu à sa demande. La présence d'une permanence politique française au cœur d'un territoire non autonome et occupé par un pays colonisateur, le Maroc, illustre malheureusement l'époque que nous vivons, où des chefs d'État, de Donald Trump à Emmanuel Macron et de Benyamin Netanyahou à Mohammed VI, pensent pouvoir agir en toute impunité en s'asseyant sur le droit international et en crachant sur les résolutions d'institutions officielles comme l'Organisation des Nations unies ou la Cour de justice de l'Union européenne, pour faire prévaloir leurs propres intérêts. C'est le règne de la toute-puissance et du scandale d'une diplomatie de compromis cyniques qui sacrifient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

La torture pratiquée sur les prisonniers politiques sahraouis, la répression exercée contre la population sahraouie vivant au Sahara occidental et l'impossibilité pour un observateur indépendant de se rendre sur place sont ignorées par la France au profit d'un soutien aveugle au Maroc, colonisateur expansionniste qui bafoue le droit du peuple sahraoui à la liberté et à la dignité. Tout est fait pour marginaliser la question du Sahara occidental. La France est complice de la poursuite du peuplement marocain, de l'ouverture des marchés et de l'exploitation de plus en plus systématique des ressources locales.

Monsieur le Premier ministre, dans dix jours, la France soutiendra-t-elle la demande de la République arabe sahraouie démocratique d'obtenir un siège de membre aux Nations unies ? Elle mettrait ainsi en pratique le principe d'équidistance, cher au ministre Jean-Yves Le Drian. Le peuple sahraoui est un peuple digne, décidé à poursuivre son combat jusqu'à ce que la communauté internationale respecte enfin ses droits à la liberté, à l'autodétermination et, pourquoi pas, à l'indépendance. N'est-il pas temps pour notre pays de retrouver le chemin de la justice ?

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