Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mardi 7 septembre 2021 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire dans les outre-mer — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Il porte sur la situation en Polynésie française. À cet égard, je tiens à évoquer la question écrite que j'avais adressée au Gouvernement, en novembre dernier, sur la situation de l'infrastructure hospitalière dans ce territoire. Je rappelais notamment qu'il possède 118 îles pour un seul hôpital. Ce territoire est grand comme l'Europe, son seul hôpital se trouve à Tahiti et les autres îles ne disposent que d'un dispensaire.

En temps normal, le moindre souci de santé, comme un accouchement imprévu, donne lieu à une évacuation sanitaire d'urgence vers Tahiti, ce qui peut prendre jusqu'à une journée de voyage. Or l'hôpital de Tahiti ne dispose que de 400 lits. Le personnel soignant, déjà épuisé, n'y est pas en nombre suffisant et la formation de nouveaux personnels ne peut s'effectuer au rythme qu'exige l'accélération de l'épidémie, sachant qu'aucune mesure d'ampleur suffisante n'a été prise jusqu'à présent.

En octobre 2020, la Dépêche de Tahiti a cité ce témoignage illustrant la détresse des personnels hospitaliers : « Le tri des patients, en cas de saturation, […] nous n'y avions jamais pensé. En tant qu'infirmière urgentiste, je peux dire qu'on n'a pas envie d'y penser, qu'on n'ose pas dire qu'on y a forcément pensé mais, en vrai, on a tous très peur d'en arriver là. Et si on ne fait rien pour freiner l'épidémie, ces questions seront une réalité ». L'infirmière qui parlait ainsi voulait savoir quels moyens le ministère de la santé comptait mobiliser pour parer à une situation plus qu'inquiétante. La réserve sanitaire – même si je salue l'investissement des soignants et soignantes qui la composent – ne peut constituer une réponse quand, pendant quatre ans, on n'a pas donné à l'hôpital les moyens suffisants pour faire face à de telles situations.

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