Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 7 septembre 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Stratégie de soins face au covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je joins mes remerciements aux vôtres. Plus de quatre-vingts soignants ont pris l'avion la semaine dernière pour la Polynésie française, quittant leur famille et leur lieu de travail habituel. Mobiliser autant de monde au cœur de l'été a été une véritable prouesse : c'est le résultat du très important travail effectué par les ARS, les agences régionales de santé, que l'on oublie souvent de citer et que je remercie encore une fois. Nous serons toujours aux côtés des habitants de Polynésie, et j'ai échangé hier avec le président Édouard Fritch pour vérifier que tout se passe bien sur place.

Vous posez une bonne question : que faire contre le covid-19 ? D'abord, comme vous l'avez dit vous-même, on se vaccine : cela évite de l'attraper ou, si on l'attrape, de contracter une forme grave ; le vaccin limite énormément les risques, il n'y a donc plus à se poser la question.

Si, néanmoins, vous attrapez le covid-19, il s'agira dans la plupart des cas d'une forme bénigne qui associe parfois une fièvre à un syndrome grippal avec des courbatures, des frissons, des douleurs, etc. Il faut alors traiter la fièvre pour ce qu'elle est, c'est-à-dire non pas une fièvre liée à une bactérie, mais une fièvre virale qui guérit d'elle-même ; dans ce cas, vous faites baisser la fièvre par du Doliprane, par d'autres médicaments antipyrétiques ou par des mesures d'accompagnement. Parfois, hélas, vous développez une infection ; on peut la prévenir par des antibiotiques, lesquels sont prescrits par les médecins en fonction de critères cliniques pour éviter les surinfections bronchiques.

Enfin, vous pouvez contracter une de ces fameuses formes graves terribles liées au covid-19 qui font que les poumons se remplissent d'un magma de liquide inflammatoire. Cela peut aller très vite. Quand les poumons sont pleins, ils n'arrivent plus à s'étendre correctement ; vous étouffez, et l'on est obligé de vous donner progressivement de l'oxygène au moyen d'une lunette à oxygène. Quand les besoins en oxygène sont plus importants, comme c'est le cas pour quelques patients en Polynésie, on recourt à ce que l'on appelle l'oxygène à haute dose, l'Oxyflow ; lorsque, malgré cela, vos poumons sont tellement pleins de liquide qu'ils ne peuvent plus du tout s'étendre, on est obligé de vous mettre un tube dans la trachée – c'est l'intubation orotrachéale – pour vous sauver la vie, ou du moins faire le maximum, en attendant que l'inflammation se résorbe.

Existe-t-il une molécule antivirale ayant montré son efficacité contre le covid-19 pour limiter le risque de forme grave ? Non. Existe-t-il des traitements en cours de recherche ou déjà développés, disponibles en France et en Polynésie, pour limiter les risques d'accentuation des formes graves chez certains publics ? Oui, notamment des traitements par anticorps monoclonaux ; il en existe de plusieurs types, qui diminuent parfois de 20 %, 30 %, voire 40 % le risque de contracter une forme grave. On utilise également des traitements par cortisone pour les patients dont les poumons sont très enflammés et des anticoagulants pour éviter les complications thromboemboliques.

Rassurez-vous, les médecins savent comment traiter la maladie. Ce que l'on ne sait pas faire, c'est se débarrasser du virus quand il est là. En revanche, on connaît un moyen qui évite de l'attraper : c'est, comme vous l'avez dit vous-même, et je vous en remercie, la vaccination.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.