Intervention de Stéphane Viry

Séance en hémicycle du jeudi 30 novembre 2017 à 9h30
Reconnaissance de l'engagement associatif — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le groupe MODEM a décidé d'inscrire à l'ordre du jour de sa niche parlementaire la discussion d'une proposition de résolution relative à l'engagement associatif et à sa reconnaissance.

Cela a été dit et je le confirme, le monde associatif est essentiel à notre pays, rien que par le nombre d'associations : la France en compte plus de 1,3 million, pour plus de 13 millions de bénévoles. Ainsi, plus d'un Français sur cinq participe à la vie associative. Le phénomène est massif. Les associations sont un élément constitutif et structurant de notre République depuis plus d'un siècle.

Je me suis moi-même, durant de nombreuses années, engagé dans le monde associatif ; c'est pourquoi ce sujet me tient à coeur. J'ai ainsi pu voir au plus près la passion avec laquelle ces femmes et ces hommes donnent de leur temps pour venir en aide à autrui, pour éduquer notre jeunesse ou simplement pour l'occuper, pour s'investir dans la vie locale et peut-être politique, pour défendre notre environnement ou notre patrimoine. Ils se donnent souvent corps et âme pour rendre la vie des autres plus facile. Cette philanthropie, qui est au coeur de l'action des bénévoles, n'enlève rien au fait qu'ils ont besoin de reconnaissance. C'est l'objet de cette proposition de résolution.

Force est de le constater, les responsables associatifs, interrogés dans la quinzième édition de la publication annuelle La France associative en mouvement, sont 40 % à juger leur situation difficile voire très difficile, tandis que 55 % sont préoccupés par la situation du bénévolat. Crise du bénévolat, individualisme, consumérisme, raréfaction de la ressource financière : le secteur associatif souffre et les difficultés se multiplient. En 2017 et 2018, il se situe à un carrefour.

Le monde associatif a une valeur très directe, palpable. En 2016, il employait près de 2 millions de salariés, soit un peu moins de 10 % des salariés du secteur privé, pour une masse salariale de près de 39 milliards d'euros. Le budget cumulé des associations représente 3,2 % du PIB, soit 85 milliards d'euros. Le monde associatif est néanmoins plongé aujourd'hui dans une crise profonde. Outre une crise du bénévolat dont j'ai déjà parlé, les associations traversent une crise financière. Du fait qu'environ 50 % de leurs ressources financières sont d'origine publique, elles subissent désormais la baisse des dotations aux collectivités locales, qui se répercute sur leurs ressources.

Cette crise financière a été aggravée par les récentes décisions du Gouvernement et de la majorité – cela a déjà été dit mais je tiens à le rappeler. Je pense tout d'abord à la quasi-suppression des emplois aidés, utilisés par de nombreuses associations. Bien que le Gouvernement ait demandé aux préfets de continuer à permettre aux associations de bénéficier de ces contrats aidés, nous savons très bien qu'il n'y en aura jamais assez de disponibles. Le Gouvernement a non seulement diminué drastiquement le nombre de contrats aidés, mais également baissé le taux de prise en charge de ces contrats, obligeant les associations à revoir leur fonctionnement et mettant en danger leur équilibre financier.

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