Les amendements de Emmanuelle Ménard pour ce dossier

43 interventions trouvées.

Monsieur le président, madame le garde des sceaux, chers collègues, si plusieurs articles de cette loi de confiance méritent que l'on s'interroge, que je m'interroge sur leur pertinence, voire sur leur légitimité, c'est évidemment sur l'article 1er de la loi ordinaire que je voudrais revenir puisque les non-inscrits n'ont pas eu la parole ce ma...

Cette loi consiste ni plus ni moins qu'à criminaliser des opinions qui n'ont pas l'heur de vous plaire, mais qui n'en sont pas moins des opinions !

En menaçant d'inéligibilité quiconque se verrait condamné pour diffamation, pour injure, pour discrimination, c'est le droit de ne pas penser comme vous que vous bafouez, que vous piétinez.

Vous cédez à l'air du temps, à la facilité, à une certaine veulerie aussi. Vous cédez à l'emprise médiatique, au qu'en dira-t-on. Vous cédez à ces pseudos associations de « défense des droits de l'homme ».

En plein été, la France en vacances, vous étendez encore un peu plus le règne de ce politiquement correct qui fait déjà des ravages. Qui osera encore émettre un jugement de valeur sur telles moeurs, …

… sur tel comportement, sur telle croyance, sur telle culture ? Qui osera braver ce qu'il est convenu de penser, ce qu'il est acceptable de mettre en cause, ce qu'il est tolérable de contester ? Bien entendu, la liberté d'expression doit avoir des limites. Bien entendu, nous sommes d'accord, nous sommes tous d'accord pour condamner le racisme,...

Vous invoquez les « valeurs républicaines », mais aujourd'hui on le fait à tort et à travers pour justifier n'importe quoi ! Que voulez-vous ? Obliger chacun à aimer le foulard islamique, le burkini, le mariage pour tous avec, en prime, l'obligation de sourire aux migrants ? Que voulez-vous ? Embastiller pour cause de « mal-pensance » ? Excommu...

Je vous l'avoue, j'en ai assez de toutes ces officines – observatoires, commissions, hautes autorités… – censées nous ramener dans le droit chemin. J'en ai assez de ces donneurs de leçons toujours plus donneurs de leçons, toujours plus moralisateurs. J'en ai assez qu'on veuille me prendre par la main et me murmurer à l'oreille, non seulement c...

Je vous mets en garde, je me permets de vous mettre en garde. Vous votez une loi démagogique et liberticide. Vous allez exclure du débat, et du champ de la simple légalité, des idées et des discours qui sont simplement en contradiction avec l'idéologie dominante, avec l'idéologie du moment. Vous allez faire régner un climat d'intimidation, un n...

Je n'ose imaginer que c'est ce que vous souhaitez. Nous devrons dorénavant nous méfier des mots, des simples mots, des mots de tous les jours, des mots de tout le monde. Il faudra ruser, se faire comprendre à mi-mots, donner dans l'allusion. Il faudra être sans arrêt sur nos gardes. Mentir et se mentir.

Vous le savez, la réalité est dure, déplaisante, déprimante parfois. Mais elle est là, qui nous prend au collet, qui nous somme de la regarder en face, de la décrire telle qu'elle est. J'ai la naïveté de penser que cette modernité dont vous ne cessez de vous réclamer, c'est justement le droit de remettre en question toutes les croyances, le dro...

Alors, faut-il que je vous appelle « Mesdames et Messieurs les censeurs » ? Je ne veux pas m'y résoudre. Ne m'obligez pas à m'y résoudre.

Avant d'en venir à la réserve parlementaire, permettez-moi un mot sur les vociférations qui ont émaillé ma précédente intervention.

Ne pas insulter un député dont on ne partage pas les opinions est bien le moins que l'on puisse demander à des élus qui passent leur temps à donner des leçons de morale au reste du monde.

Toute nouvelle députée, je me suis fixé comme règle de ne jamais interrompre, ni d'agresser verbalement. C'est ma conception de la démocratie : une affaire de bonnes manières – une conception sûrement rétrograde, pour ne pas dire réactionnaire. S'agissant du sujet du jour, on l'aura dit sur tous les tons et sur tous les modes : supprimer la ré...

Il faut être bien étranger à ce pays pour ignorer que quelques centaines d'euros font parfois la différence pour qui veut organiser un tournoi sportif, monter une exposition, boucler le budget de la fête votive ou du repas des anciens. Alors un tout petit peu de courage, non pour vous ni pour nous, mais pour tous ceux qui ont besoin qu'on ne le...

Supprimer la réserve parlementaire n'est en aucune façon une affaire de bonne gestion, de lutte contre le clientélisme, de combat contre la gabegie. Supprimer la réserve parlementaire, c'est distendre encore un peu plus les liens entre un élu et son territoire, entre un élu et ceux qu'il représente, entre un élu et le peuple. Parce que c'est bi...

Choisis sur CV, sélectionnés comme on le fait dans une entreprise, les députés de La République en marche se voient aujourd'hui demander de couper leur dernier lien avec un sol, son tissu social et associatif. Tout doit être décidé à Paris, distribué depuis Paris, récompensé par Paris. Depuis les cabinets ministériels, la province a mauvaise p...

… et les élus que nous sommes ne peuvent être que des hommes et des femmes qui cherchent à favoriser leurs amis et à acheter leurs électeurs à coups de prébendes et de subventions. Nous sommes entrés dans l'ère de la suspicion, mais seulement à l'égard du « plouc » de cette France périphérique qu'on ignore, qu'on moque et qu'on méprise.

On fait la chasse, avec raison, aux emplois familiaux cachés sous l'étiquette d'« attaché parlementaire » mais, dans le même temps, on crée un statut pour l'épouse du chef de l'État. Cherchez l'erreur !