Interventions sur "plainte"

59 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Pradié, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

...n 2019, il faut en moyenne un mois et demi pour protéger une femme. Ce délai est celui des ordonnances de protection ; il est inacceptable. Rien ne peut justifier qu'il faille à la République plus d'un mois pour protéger une femme dont la vie est en danger. Notre proposition est donc claire, elle n'hésite pas. Nous fixons à six jours le délai maximal de délivrance d'une ordonnance, sans dépôt de plainte. L'ordonnance doit devenir ce qu'elle n'est pas encore : un bouclier réel pour une femme en péril. Pour muscler le dispositif, nous devons nous assurer que le juge utilise toutes les possibilités de protection que lui offre la loi – ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Les manques, les trous dans la raquette sont considérables : dans un cas sur cinq, le juge ne statue pas sur la restriction du dr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Dunoyer :

...ainement ce qui explique, comme le disait un collègue ce matin, que certains magistrats montrent quelques réticences à l'utiliser. Il s'agit pourtant d'un outil particulièrement bien adapté, parce qu'il permet l'indispensable rapidité de la réponse de la justice, donc de l'État, aux agressions ou aux menaces qui pèsent sur les victimes. C'est un outil qui ne nécessite pas le dépôt préalable d'une plainte, ce à quoi nous sommes très attachés. Cela prouve que cet outil est assez souple pour tenir compte de la réalité que vivent ces femmes – car il s'agit bien souvent de femmes – victimes d'agressions, à commencer par la difficulté qu'elles ont, compte tenu des pressions qu'elles subissent, à aller jusqu'au dépôt de plainte. L'article 2 propose un certain nombre de modifications, concernant notamme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Vous avez affirmé, madame la garde des sceaux, que les policiers d'un commissariat ne pouvaient pas refuser une plainte. C'est sans doute vrai en théorie, mais en pratique, nous le déplorons chaque jour. Ce matin, une amie victime de violences conjugales m'a téléphoné après avoir écouté mon intervention dans l'hémicycle. Elle m'a décrit son passage horrible au commissariat, précisant qu'il fallait des tripes pour y aller. Alors qu'elle avait été victime de violences avec arme, son agresseur lui ayant braqué un pi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandra Louis :

Je tiens à répondre en deux points aux propos de M. Ruffin. Tout d'abord, il est important de rappeler que, malgré les évidents progrès qu'il reste à accomplir en matière de recueil de plaintes, il existe un réel volontarisme chez les forces de l'ordre. Au cours de ma carrière, j'ai vu le pire mais aussi le meilleur, et je vous assure que de nombreux policiers et gendarmes sont mobilisés aux côtés des victimes. Je tiens ici à leur rendre hommage car je sais que leur travail est extrêmement difficile.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandra Louis :

Ensuite, je tiens à souligner que des progrès ont été faits en matière d'accueil des victimes. Je prendrai l'exemple de ma circonscription, à Marseille, qui est aussi touchée que les autres villes. Près de 40 % des dossiers de contentieux concernent des cas de violences conjugales. Un service dédié à l'examen des plaintes de victimes de violences faites aux femmes a été créé pour traiter, notamment, des violences conjugales. Cinq enquêteurs y travaillent en relation avec le pôle psycho-social, qui inclut un psychologue et une assistante sociale, dans l'objectif de mieux prendre en charge les plaintes déposées dans les commissariats mais aussi d'auditer les procédures dormantes, auxquelles il n'a pas été donné de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

...ste qui évitera de faire de l'obtention de l'ordonnance de protection un parcours du combattant pour ces femmes. Car, si jamais le gendarme ou le policier ne prend pas les mesures qui conviennent, la victime devra se tourner vers des associations, des machins, des bidules… et nous aurons des pertes en route. Vous ne pouvez pas prétendre qu'il est possible de remplacer cet accueil par un dépôt de plainte en ligne.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Les femmes qui viennent au commissariat n'ont pas seulement besoin de faire enregistrer une plainte ; elles ont aussi besoin d'être entourées et d'avoir le sentiment qu'une protection sera mobilisée autour d'elles. Je suis d'accord avec vous : tout ne se fera pas en un jour. Mais vous pourriez, dès aujourd'hui, prendre une première petite mesure concrète en acceptant cet amendement, qui a franchi le cap de l'irrecevabilité. Je pense qu'il faut envoyer un premier signe, fût-il modeste, en direc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

...ne pause au destin. Mettons fin à la tragédie du destin devenu presque inéluctable de nos compatriotes en proie à la souffrance et à la détresse ! Pour cela, nous devons voter aujourd'hui des mesures concises, précises et concrètes. Permettez-moi d'en citer quelques-unes parmi d'autres. L'ordonnance de protection devra être harmonisée sur l'ensemble de notre territoire, que la victime ait déposé plainte ou non. Les délais pour statuer seront largement raccourcis, puisqu'ils passeront à 144 heures à compter de la saisine du juge. Cette ordonnance de protection donnera lieu à l'information du procureur de la République de manière systématique. Le dispositif du port du bracelet électronique sera considérablement élargi, ce qui permettra mieux protéger la victime. Les personnes condamnées pour un ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

...e loi est attendue pour apporter des garanties financières, parce que l'État et la justice sont démunis de tout moyen leur permettant d'impulser le travail de réseau qui sert cette politique sur le terrain. La permanence téléphonique du 3919, dont je salue la mise en place, pourrait très utilement être ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et les frais d'avocat engagés dans le cadre d'une plainte ou d'une ordonnance de protection sur ce sujet devraient sans doute être avancés par l'État. Comme vous l'avez indiqué, monsieur le rapporteur, la loi de finances pour 2020 pourra être le vecteur de cette ambition. La proposition de loi s'inspire de la politique efficace mise en place par des pays voisins comme l'Espagne qui, en renforçant ses moyens législatifs et budgétaires, est parvenue à pr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

...erons que certaines mesures de l'ordonnance de protection, telles que la dissimulation de l'adresse de la victime, puissent être prolongées. Sur le plan pénal, il nous paraît primordial qu'une victime de violences conjugales soit reçue par un officier spécialisé, qu'elle soit mieux informée sur les dispositifs de protection mis à sa disposition et qu'un laps de temps soit prévu entre le dépôt de plainte et les premiers actes d'enquête, afin que le conjoint violent ne soit pas prévenu des démarches de la victime avant sa mise sous protection. Enfin, il est indispensable d'établir une meilleure communication entre le civil et le pénal, ce qui est certainement le plus compliqué, pour que les victimes soient prises en charge, sur tous les plans, le plus rapidement possible. Nous formulons donc des...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

...code de procédure pénale, le fait d'informer les victimes des peines encourues par les auteurs des violences et des conditions d'exécution des éventuelles condamnations qui pourraient être prononcées. Je ne suis pas certaine qu'une telle information, qui se révèle dissuasive, soit nécessaire à ce stade de la procédure : de nombreux policiers considèrent en effet que trop de victimes retirent leur plainte lorsqu'elles mesurent l'impact de leur action. L'amendement no 129 a un lien direct avec la possibilité de déposer plainte en ligne, inscrite dans la réforme de la justice que nous avons adoptée il y a quelques mois. Dans le cadre des suites données à cette plainte, l'amendement prévoit qu'une victime de violences conjugales peut être reçue par un officier spécialisé dans le traitement de ces vi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

 « Ah mais pour déposer une plainte, c'est jusqu'à dix-huit heures ! Là, c'est trop tard. » Séparée de son mari, Sylvie a tout subi : les insultes, les gifles, les menaces, les guets-apens au supermarché, le rétroviseur cassé, la porte de garage broyée, les appels en série, dix, quinze, vingt dans la journée, avec un flot d'injures, jusque chez elle, devant l'école des petits… La peur qui envahit la vie. Elle a cherché un refuge,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Plus généralement, la question des moyens alloués pour lutter efficacement sur le terrain contre les violences faites spécifiquement aux femmes est essentielle. Selon le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, 500 millions d'euros par an seraient nécessaires pour protéger les femmes qui portent plainte, et 1,1 milliard pour protéger toutes les femmes en danger, celles qui déclarent des violences conjugales sans que ces dernières soient nécessairement constatées par les forces de l'ordre. Or la France, rappelons-le, n'y consacre aujourd'hui que 79 millions d'euros par an. Je mets en garde Mme la ministre et mes collègues de la majorité contre l'hypocrisie qu'il y aurait à voter tous ensemble la...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Je souhaitais intervenir au cas où les avis de la commission et du Gouvernement n'auraient pas été favorables ; ils le sont, heureusement. Car il faut avoir conscience que les femmes, quand elles doivent quitter leur domicile, finissent souvent par y revenir ou renoncent à porter plainte dans l'intérêt de leurs enfants, parce que la structure d'accueil proposée ne leur est pas toujours adaptée. Ces amendements sont très bons, chère collègue : tout ce qui permettra à la victime de rester à son domicile avec ses enfants est très positif.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIan Boucard :

… et c'est ce que propose le chapitre 1er de cette proposition de loi en inscrivant dans le code civil que la délivrance de l'ordonnance n'est pas subordonnée à un dépôt de plainte, alors que c'était exigé jusqu'à présent dans certains départements.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

Il prévoit que le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur la possibilité, pour les victimes de violences conjugales, de porter plainte ailleurs que dans une gendarmerie ou un commissariat. Cette démarche simplifierait certainement le recueil de la parole et le dépôt de plainte par les victimes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

...s prononcées. L'objectif consiste à redonner de la force à la preuve, pour que des magistrats ne soient pas tentés, par incertitude, de refuser l'application d'une ordonnance de protection. Cette dernière doit donc devenir le socle de la sauvegarde de l'ensemble du dispositif. L'article 1er permet – à bon droit, me semble-t-il – de rappeler qu'il ne sera plus nécessaire que la victime ait déposé plainte pour qu'une ordonnance de protection soit prononcée. Il doit constituer le support à tout votre texte, et nous le soutiendrons.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

...i très importante, se sont cassé le nez sur la réalité. Le Gouvernement n'a pas répondu à l'ambition dont notre pays devrait faire preuve pour faire face aux violences faites aux femmes, ni au magnifique mouvement MeToo, dont le déploiement invitait l'action publique à suivre cette dynamique et à l'accompagner par des mesures drastiques pour permettre aux femmes, non seulement de pouvoir déposer plainte dans des conditions dignes, mais aussi d'être accompagnées dans leur parcours. Est venu ensuite le Grenelle annoncé tambour battant pour promettre des mesures dans ce domaine, mais nous constatons aujourd'hui que la loi ne va pas assez loin et, surtout, que les moyens ne sont pas au rendez-vous. Je tiens aussi à dire que je regrette que la secrétaire d'État chargée de cette question depuis le dé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Cette proposition de loi s'inscrit positivement dans un mouvement de prise de conscience et d'action collective efficace contre les violences faites aux femmes. Nous y souscrivons. Notre devoir est de protéger les victimes et de dissuader les auteurs de violences. Le groupe Socialistes et apparentés votera donc cette proposition de loi, qui a le mérite de simplifier les plaintes, de trouver des réponses pour mettre à l'abri rapidement les victimes et d'élargir les conditions du port d'un bracelet électronique par les auteurs de violences. Notre soutien de principe ne nous a pas empêchés de proposer plusieurs amendements visant notamment à réduire le délai de délivrance des protections, à encourager les dépôts de plainte plutôt que les signalements sur main courante lor...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

...ce fléau, qui est la pire expression du patriarcat qui règne dans notre société. Enfin, même si je félicite vraiment le rapporteur pour cette proposition de loi, je regrette qu'on n'ait pas pu traiter de la situation des femmes étrangères. En effet, lorsque des femmes qui obtiennent leur carte de séjour pour cause de mariage sont victimes de violences et quittent le domicile conjugal pour porter plainte, elles n'obtiennent pas le renouvellement de leur carte de séjour et subissent donc, de ce fait, une double peine. C'est la raison pour laquelle j'avais déposé, à ce propos, une proposition de loi et un amendement à cette loi. Il faut que nous traitions ce dossier, car c'est un vrai problème. Je tiens enfin à souligner le rôle des associations. Comme on l'a dit à propos de l'observatoire mis en ...