Interventions sur "âge"

21 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Si vous niez ainsi la convention internationale des droits de l'enfant, vous supprimez surtout, ce faisant, les aides sociales obligatoires : par conséquent, vous n'assurez en aucun cas les ressources financières indispensables aux jeunes majeurs issus de l'ASE. Nous proposions pourtant que la prise en charge dure jusqu'à 25 ans, ce qui correspond à l'âge effectif moyen de prise d'autonomie des jeunes en France. Comme le rappelle un rapport du Conseil économique, social et environnemental, la situation des jeunes majeurs issus de l'ASE est paradoxale : il leur est demandé plus d'autonomie qu'aux autres jeunes du même âge, alors qu'elles et qu'ils ont moins de ressources familiales, relationnelles, psychologiques, financières et sociales. C'était...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

... jeunes majeurs bénéficiant actuellement d'un contrat, cette aide reste précaire. Elle les place en effet dans des situations d'anxiété et de vulnérabilité : tous les trois mois, les contrats sont remis en cause et ils doivent défendre leur projet pour éviter de se retrouver sans aide. Or, cet article 1er n'évoque pas ouvertement de durée minimum. En France, on estime, vous le savez, à 23 ans l'âge d'accès à l'autonomie, et à 26 ans celui du premier contrat à durée déterminée. On demande pourtant aux jeunes majeurs anciennement placés qui ont vécu des ruptures bien plus brutales que celles et ceux qui vivent dans un cocon familial d'être autonomes dès 18 ans. Cela ne peut évidemment plus être le cas : une durée minimale de prise en charge de vingt-quatre mois me paraît plus raisonnable. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

...s dossiers complets en préfecture. L'amendement gouvernemental déposé à la dernière minute et qui réécrit totalement l'article 1er, pose problème et pas qu'un peu, je le disais. En introduisant une condition de durée de prise en charge, le Gouvernement exclut une partie des enfants : il s'agit donc de discrimination. Je parle ici, non seulement des mineurs non accompagnés arrivés en France à un âge avancé, mais aussi des personnes reconnues tardivement comme tels. On risque un traitement inégalitaire des enfants. Alors qu'il faudrait améliorer la prise en charge des mineurs non accompagnés, l'amendement du Gouvernement les met encore plus en danger, avec un effet ciseaux : une telle mesure offrirait, en effet, une occasion supplémentaire de repousser le moment de leur prise en charge, déjà ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Bagarry :

...utres s'ajoute la chance ou la malchance de vivre dans un territoire plutôt que dans un autre. Il est de la responsabilité du département, qui a la charge de la mise en oeuvre des politiques de solidarité, de ne pas laisser des jeunes vulnérables livrés à eux-mêmes, et il est de la responsabilité du législateur de faire en sorte que les jeunes confiés à l'aide sociale à l'enfance et atteignant l'âge de 18 ans aient la possibilité de disposer d'un contrat d'accès à l'autonomie où qu'ils se trouvent sur le territoire national. Ce qui est vrai pour les enfants nés en France l'est aussi pour les enfants isolés étrangers. Les inégalités territoriales concernant les mesures de mise à l'abri et d'évaluation grèvent la capacité de la République d'agir efficacement. Il existe, pour eux aussi, des in...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch :

...omie au rabais : elle doit être émancipatrice et reposer sur des formations ambitieuses, aussi bien universitaires que professionnelles, sur un accès au logement stable et sur des ressources financières. La durée des contrats est ici déterminante ; la déconnexion de leur durée d'avec l'anniversaire du jeune va dans le bon sens. Maëlle est un exemple concret de ce parcours de réussite. Placée à l'âge de 3 ans avec son frère, elle est actuellement manager dans un grand cabinet de conseil, après être passée par une fac de droit, Sciences po Toulouse puis un second master à la Sorbonne, et son frère est prof d'histoire dans un lycée. Il ne faut pas oublier tous ces parcours de réussite, et, si possible, les chiffrer un jour. Car les contrats d'accès à l'autonomie impliquent un retour sur investi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Bourguignon, rapporteure :

...citation. Il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas membre du Gouvernement mais, dans les échanges très nourris que j'ai eus avec lui au cours des dernières semaines, à aucun moment cette idée n'a été évoquée. J'y aurais d'ailleurs été totalement défavorable. Mme Faucillon déplorait une imprécision sur la date de prise en charge. Le dispositif, je le répète, est obligatoire, et ce jusqu'à l'âge de 21 ans. Il est donc plus ambitieux que celui qu'elle propose, qui ne porte que sur deux ans. Le dispositif est aussi plus ambitieux que le contrat jeune majeur, qui, au demeurant, ne disparaît pas : tous les départements pourront, s'ils le souhaitent, continuer de recourir aux mesures tenant de l'ASE et les prolonger. Mme Firmin Le Bodo a évoqué un « filet de sécurité minimal », mais je pense...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJustine Benin :

Près d'un sans-domicile fixe – SDF – sur quatre est passé par l'aide sociale à l'enfance, un jeune sur cinq issu de l'ASE se retrouve dans la rue quand il atteint sa majorité et 70 % d'entre eux sont dépourvus de diplôme. C'est un échec collectif, une véritable casse sociale alors que c'est à cet âge que se construit l'avenir de tout un chacun. Nous ne pouvons plus accepter qu'en France des jeunes soient abandonnés à leur sort, jetés à la rue, alors qu'ils éprouvent déjà de grandes difficultés sociales, économiques et familiales. Les associations de protection de l'enfance, les collectivités territoriales, mais aussi et surtout des centaines de milliers de jeunes attendent de nous que nous l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Toutut-Picard :

...des droits civiques... Je me réjouis vraiment de la mise en place d'un tel dispositif, qui va contribuer à l'insertion logistique et sociale des jeunes concernés. J'appelle cependant votre attention sur le fait que ces jeunes sont très souvent porteurs d'une histoire personnelle et familiale particulièrement difficile, voire traumatisante pour certains. Et ce n'est pas parce qu'ils ont atteint l'âge officiel de la majorité qu'ils ont pour autant définitivement trouvé leur équilibre psycho-affectif. On n'est pas complètement adulte à 18 ans, et il faut parfois beaucoup de temps pour le devenir. Aussi, avez-vous envisagé, monsieur le secrétaire d'État, de créer une filière de prise en charge psychologique adaptée à ce public sensible ? Dans l'affirmative, pouvez-vous préciser la procédure que...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Robert :

...git, pour le conseil départemental, de contractualiser pour garantir à tous, quel que soit le département, un parcours vers l'autonomie et l'insertion dans la société. Ce contrat vers l'autonomie, tout en offrant des perspectives, démêle des situations complexes et renforce la protection plus que jamais nécessaire de ces jeunes majeurs vulnérables que l'on se doit d'accompagner au moins jusqu'à l'âge de 21 ans. Ce socle minimal contractualisé permet d'abord un accès au logement puis un accompagnement sur le plan éducatif, enfin une orientation vers des dispositifs de droit commun correspondant à ses études, sa formation, sa santé, avec un accès à la garantie jeunes. C'est la possibilité de disposer d'un avenir, de profiter d'un vrai filet de sécurité, d'éviter une sortie sèche de l'ASE, de c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

...iens donc à l'insuffisance des politiques publiques. L'État français a considérablement investi ces dernières années, en particulier en faveur des mineurs non accompagnés, signe de l'impérieuse nécessité de solidarité de la nation à leur égard. Mais que serions-nous si, passé le jour de leurs 18 ans, nous arrêtions subitement de les aider ? En prévoyant de pérenniser leur accompagnement jusqu'à l'âge de 21 ans, l'article 1er grave dans le marbre de la loi un geste fort et inédit de l'État à leur égard, geste que je considère comme essentiel pour enrayer la perte de chance subie par ces jeunes et amoindrir leurs souffrances psychiques. En ce sens, l'article 1er et la proposition de loi renouent avec ce que la promesse républicaine a de plus fort pour nous toutes et nous tous : donner à chacun...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

... jamais adopté de posture politicienne : je me pose vraiment des questions. Quelle plus-value apporte cette réécriture pour les jeunes concernés ? Ne comporte-t-elle pas davantage de zones d'ombre que d'éléments de clarification ? Les départements les plus vertueux continueront de l'être. Par contre, en conditionnant l'obtention du nouveau contrat à un placement effectif de dix-huit mois avant l'âge de 18 ans, vous excluez les mineurs non accompagnés qui sont nombreux à arriver en France à 16 ans. Par ailleurs, avec cette réécriture, quels seront les critères d'obtention de la prise en charge initiale pour l'accès au logement ? Quels sont les engagements prévus ? Pour l'instant, nous sommes dans le flou. L'obligation de garantir l'accès à un logement ou un hébergement poussera les départem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Aviragnet :

Avant d'en venir à l'article 1er, permettez-moi d'évoquer la prise d'otage qui se déroule actuellement dans mon département de la Haute-Garonne. Nous pensons aux otages et aux familles, mais aussi aux forces de l'ordre, mobilisées une fois de plus. Je pense que chacun s'associe à mes pensées. Pour en revenir au sujet qui nous occupe, dix-huit mois avant 18 ans, cela ramène à l'âge de 16 ans et demi. Cela signifie que l'on exclut une grande partie des jeunes. Les signalements à l'adolescence n'interviennent pas forcément à 12 ans, mais un peu plus tard. Il importe de rappeler ce point. J'ai bien vu, dans le texte, les obligations incombant aux présidents des conseils départementaux. Un jeune confié à l'ASE par un magistrat, qui se retrouve dans une structure telle qu'une m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Cet amendement vise à inscrire dans la loi la faculté, pour les jeunes sous main de justice, de poursuivre leur accompagnement éducatif dans les mêmes conditions que pendant leur minorité, afin de lutter contre les ruptures de parcours subies par les jeunes suivis par la protection judiciaire de la jeunesse. Aujourd'hui, de nombreux jeunes sortent d'une prise en charge au pénal à l'âge de 18 ans, sans aucun relais. Cela met régulièrement à mal le travail éducatif engagé par les éducateurs des secteurs public et associatif, notamment dans le cadre des accueils en établissement éducatif diversifié, voire spécialisé. Plusieurs associations nous ont alertés sur la non-mise en application d'un droit qui existe pourtant depuis 1975 : le décret du 18 février 1975 fixant les modalités...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Bourguignon, rapporteure :

Comme il est indiqué dans l'exposé sommaire, cet amendement n'ajoute aucun droit supplémentaire par rapport au décret de 1975 fixant les modalités de mise en oeuvre d'une action de protection judiciaire de la jeunesse en faveur des jeunes majeurs. Son article 1er prévoit que : « Jusqu'à l'âge de 21 ans, toute personne majeure ou mineure émancipée éprouvant de graves difficultés d'insertion sociale a la faculté de demander au juge des enfants la prolongation ou l'organisation d'une action de protection judiciaire. » Comme vous, je pense que cette disposition ne peut pas rester lettre morte. Les jeunes suivis par la protection judiciaire de la jeunesse que j'ai rencontrés récemment doi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

La question que vous évoquez s'ajoute à celle que je pose, à savoir l'accompagnement du jeune dès l'âge de 17 ans pour pouvoir préparer son dossier. Tant mieux si des choses peuvent être améliorées tant on voit de situations qui ne se passent pas bien aujourd'hui. La disposition que nous proposons concerne ce qui se passe au moment de la majorité. Parfois, les choses ne se passent pas bien entre les départements et les préfectures. Tant mieux si des conventions peuvent être passées. Il existe enc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

...s pu déposer d'amendement à ce propos, car une telle mesure créerait une charge. En deuxième lieu, l'amendement présenté par le Gouvernement tend à inscrire que « les pupilles de l'État bénéficient de plein droit du contrat d'accès à l'autonomie ». Or, comme je viens de le vérifier dans le guide qui figure sur le site solidarités. gouv. fr, le statut de pupille de l'État tombe à la majorité, à l'âge de 18 ans. Peut-être ne s'agit-il que d'une question sémantique, mais nous devons nous en assurer. Il conviendrait donc de revoir la rédaction de l'amendement, afin d'être sûrs que les jeunes ayant eu le statut de pupilles de l'État bénéficient bien de plein droit d'un contrat d'accès à l'autonomie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Cet amendement demande au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport sur l'opportunité de porter à moins de 26 ans la limite d'âge mentionnée au cinquième alinéa de l'article L. 222-5 du code de l'action sociale et des familles, ce rapport évaluant le coût quantitatif et qualitatif que représenterait cette prise en charge étendue aux jeunes de moins de 26 ans. En effet, 25 ans est l'âge moyen de l'accès à l'autonomie, cette notion intégrant à la fois l'entrée dans la vie active, la formation du couple et l'arrivée d'un prem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

...uhaite exprimer par ma voix plusieurs regrets. Tout d'abord, et pour plusieurs raisons, nous ne pouvons cautionner la réécriture de l'article 1er. Nous ne pouvons accepter la transformation de l'obligation systématique du contrat jeune majeur en une possibilité, subordonnée à la demande du jeune. Le fait que l'obtention du contrat soit subordonnée à un placement effectif de dix-huit mois avant l'âge de 18 ans est également, pour nous, inacceptable. Cette condition est discriminante, exclut les mineurs non accompagnés et manque à lutter contre la traite des êtres humains. Cette proposition de loi avait suscité beaucoup d'attentes et d'espoirs qui sont déçus ce soir, sans parler de la question du financement de ces mesures, qui n'est toujours pas clair. C'est donc avec beaucoup de déception ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

... charge tardivement par l'ASE. Or ce fait ne s'explique pas forcément par une arrivée tardive : parfois, il faut simplement du temps pour qu'ils puissent exprimer ce qui leur est arrivé parfois bien avant. On pense à celles et à ceux qui révèlent des agressions ou des viols commis dans leurs familles. On pense à celles et ceux qui annoncent leur homosexualité dans leur famille, mais pas avant l'âge de 16 ans. On pense à celles et ceux qui arrivent tard en France parce qu'ils ont vécu des drames à l'étranger. Tous ceux-là, qui font partie des plus vulnérables, ne pourront pas aujourd'hui bénéficier de ce dispositif de contrat d'accès à l'autonomie. Mais il est incroyable de pouvoir penser qu'ils bénéficieront du contrat jeune majeur, car celui-ci va s'éteindre dans les années à venir.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJustine Benin :

Nous parlons d'un texte qui était attendu par l'ensemble des professionnels, mais également par l'ensemble des jeunes majeurs. Son titre : « Renforcer l'accompagnement des jeunes majeurs vulnérables vers l'autonomie ». Nous l'avons dit en préambule, un jeune sur cinq de l'ASE se retrouve à la rue à l'âge de 18 ans. Nous l'avons également dit : 70 % d'entre eux sont sans diplôme, et c'est un échec collectif. Ce texte vise à corriger – corriger ce qui n'a pas été fait. En cela, le groupe du Mouvement démocrate et apparentés salue le travail de Mme la rapporteure, présidente de la commission des affaires sociales, Mme Brigitte Bourguignon.