Interventions sur "contrats aidés"

34 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Dumont :

En juillet 2017, le Premier ministre déclarait, à propos des contrats aidés : « ils ont été un instrument de gestion opportune et politique, souvent onéreux et peu efficace. » Des contrats jugés « onéreux », « peu efficaces », mais pourtant maintenus dans l'éducation nationale et la police : allez comprendre... En discréditant les contrats aidés, vous cherchiez alors à justifier l'injustifiable, c'est-à-dire à réduire drastiquement, sans concertation préalable, un outil ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Dumont :

...litique ? Face à l'absence de données officielles, qui est absolument anormale, les associations se sont organisées et ont réalisé une évaluation. Un document du mouvement associatif, publié en septembre 2018, indique que plus de 15 % des associations employeuses ont d'ores et déjà disparu et que celles qui subsistent ont perdu plus de 1 milliard d'euros, au titre de l'aide de l'État affectée aux contrats aidés. Certaines régions estiment que 20 % des clubs sportifs présents sur leur territoire ont cessé leur activité en 2018. Ce n'est pas, madame la ministre du travail, le dispositif des parcours emploi compétences – PEC – , censés remplacer les anciens contrats aidés, qui pourrait apporter une solution, pour la simple raison qu'ils ne fonctionnent pas : en 2018, un peu plus de 120 000 d'entre eux ont...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

Le sujet sur lequel nous sommes aujourd'hui amenés à débattre n'est pas nouveau. Il a fait couler beaucoup d'encre et incité nombre de députés à interpeller le Gouvernement. En 2017, celui-ci a effet décidé de réduire drastiquement le nombre de contrats aidés, qu'il jugeait et continue de juger trop coûteux et inefficaces – en matière de lutte contre le chômage comme d'insertion professionnelle. Destinés en priorité aux chômeurs de longue durée, aux jeunes sans qualification et aux allocataires de minima sociaux, ces emplois étaient parfois subventionnés jusqu'à 95 % du taux brut du SMIC. À nos yeux, ils permettaient de se resocialiser, de se remobil...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

J'entends déjà vos justifications, madame la ministre : les chiffres ont démontré que ce type de contrat n'était qu'un pansement sur des difficultés sociales plus complexes et les emplois aidés ne contribuent pas à la lutte contre le chômage. Je veux bien l'entendre et essayer de le comprendre. Mais, même si les contrats aidés n'apportaient qu'une solution partielle et perfectible au problème du chômage, ils avaient le mérite de permettre à des projets associatifs de se développer et à des citoyens de retrouver la dignité par le travail, en lieu et place d'une simple allocation. Ainsi, à nouveau, vos arguments nous paraissent éloignés de la réalité de nos territoires. En privant ces derniers d'un lien social de proxim...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

... de leur chômage, en renforçant les contrôles et les exigences qui pèsent sur eux : avec votre politique, et malgré le dévouement de ses agents, Pôle emploi est devenu le lieu où l'on vérifie que vous vous agitez bien pour trouver un emploi plutôt que celui où l'on vous en propose effectivement un. Dès votre accession au pouvoir, vous annonciez votre volonté de réduire drastiquement le nombre de contrats aidés, ramenant en quelques mois leur nombre de 460 000 à 310 000. Annoncé en plein été, ce coup de canif dans un dispositif d'accompagnement vers l'emploi a mis en difficulté de nombreuses associations et collectivités territoriales, particulièrement en zone rurale et dans les quartiers populaires. À cause de vous, plusieurs municipalités ont été contraintes de repousser la rentrée scolaire faute de p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Permettez-moi d'abord de remercier nos collègues socialistes d'avoir fait inscrire à l'ordre du jour de notre assemblée ce débat ô combien important. Son sujet, qui a fait couler beaucoup d'encre, a une résonance particulière dans nos territoires d'outre-mer, où le contexte économique et social rend les associations particulièrement dépendantes de mécanismes comme celui des contrats aidés et où, du fait de la précarité du marché de l'emploi, ces mêmes mécanismes sont souvent perçus, parfois à tort, mais souvent, malheureusement, à raison, comme l'alpha et l'oméga de l'insertion. Ce débat est d'autant plus nécessaire que les rapports de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail – DARES – du 29 novembre dernier sur les emplo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Notre collègue sénateur Jacques-Bernard Magner, coauteur d'un rapport parlementaire sur les conséquences de la baisse des contrats aidés publié en février 2018, parle carrément de la « mise à mort » d'une grande partie des associations, celles qui ne peuvent pas prendre en charge la contribution de 50 % du SMIC horaire brut exigée par les PEC. Sans aller jusque-là, on rappellera que ce n'est pas moins d'un milliard d'euros d'aides qui a disparu en deux ans au détriment des associations, lesquelles fournissent 38 % du total des emp...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

...lés et des pieuses déclarations d'intentions, mais dont les embauches ont baissé de 25 % en un an. À cet égard, on peut citer l'exemple des collectivités de Guyane, qui subissent une triple peine, même si nous avons réussi à sauver les meubles grâce à la très vaste mobilisation des élus ultramarins. Premièrement, leurs finances étant exsangues, elles sont obligées de faire massivement appel aux contrats aidés pour garantir le niveau de leurs effectifs et continuer ainsi d'assurer un service public de bonne qualité. Deuxièmement, comptant parmi les territoires les plus fragiles, elles dépendent encore plus que leurs homologues de France hexagonale du tissu associatif local dans la mise en oeuvre des politiques publiques, et souffrent donc directement des difficultés de ces dernières. Troisièmement, d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...i passés de 320 000 emplois aidés à 60 000, bien moins que le chiffre prévu. Les mesures prises sans concertation par le Gouvernement ont obligé les employeurs à réagir dans l'urgence. Les tissus de solidarité au niveau local ont évidemment été durement touchés. Il a fallu s'adapter, tant bien que mal ou disparaître. Avant l'annonce brutale de leur réduction, les associations employaient 38 % des contrats aidés. Sans grande surprise, elles ont donc été les plus durement affectées par cette baisse. Parmi les secteurs les plus concernés, la culture et le sport arrivent en tête, sans oublier les associations en milieu scolaire. Aussi, face à cette perte de ressources, ont-elle improvisé. La plupart des structures ont revu leurs activités à la baisse, ont diminué leurs effectifs, réduit leur nombre de proje...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...les clubs sportifs qui ont besoin de personnel diplômé d'État. Ces contrats ne sont pas non plus adaptés à une large catégorie de publics, notamment les seniors. Dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – également, le passage à ce fameux PEC a été très compliqué, et les effectifs sont encore très insuffisants. Finalement, loin de nous l'idée de dire que les contrats aidés étaient la solution miracle contre le chômage, bien au contraire. Nous avons tous conscience des limites de ce dispositif, en particulier dans le secteur marchand. Cependant, leur réduction, drastique et soudaine, a été lourde de conséquences, en particulier pour les domaines de la solidarité qui employaient le plus ce type de contrats, et alors même que l'absence de l'État dans certains de nos t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Démoulin :

Nous sommes amenés à discuter aujourd'hui des contrats aidés. Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques – INSEE – , c'est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, pour lequel l'employeur bénéficie d'aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l'embauche, d'exonérations de cotisations sociales, d'aides à la formation. Cette définition illustre parfaitement la dérive des emplois aidés, puisqu'ils se focalisent s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Depuis près de quarante ans, quels que soient leur appellation, leur ciblage et leurs paramètres, modifiés au gré des politiques publiques de l'emploi, les contrats aidés ont favorisé l'insertion professionnelle de nombreuses personnes rencontrant des difficultés particulières d'accès à l'emploi. Je pense aux jeunes, aux chômeurs de longue durée, mais aussi aux personnes en situation de handicap. Afin de favoriser leur accueil, une aide est versée à l'employeur – subvention à l'embauche, exonération de cotisations sociales ou encore aide à la formation. Je ne vous...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

... pour les bénéficiaires, qui avec cette première expérience professionnelle ont la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences grâce à des formations, mais aussi de reprendre confiance et de se sentir utiles à la société. Ici réside l'utilité sociale du dispositif. Ensuite, pour la société, les bénéfices en termes d'utilité sociale sont indiscutables et même essentiels. Dans nos communes, les contrats aidés ont permis le développement d'activités qui n'auraient pas vu le jour sans ce coup de pouce.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

...tions qui contribuent fortement à la vitalité du tissu solidaire local et accomplissent pour certaines un remarquable travail d'insertion des publics les plus éloignés de l'emploi. Les emplois aidés sont même devenus incontournables pour assurer certaines activités ou garantir une égale qualité de service public aux usagers. Le ministère de l'éducation nationale le sait bien, avec le recours aux contrats aidés dans le cadre de l'accompagnement des élèves en situation de handicap. Le second secteur d'activité ayant le plus recours aux contrats aidés est celui de la santé et de l'action sociale. Dans ces secteurs, les employeurs témoignent des bénéfices du dispositif. Si de nouveaux projets ont émergé, si de nouvelles activités ont pu être proposées à la population, par exemple au sein de crèches associ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Vous comprenez bien que la réduction drastique du nombre de contrats aidés a un véritable impact sur notre tissu local. Entre 2017 et 2018, leur nombre a baissé de 41 %. Ce n'est pas rien ! Avec la création des PEC et le rapprochement des contrats aidés des principes directeurs de l'insertion par l'activité économique, on constate une sous-consommation de l'enveloppe de crédits : au mois de mai dernier, 20 % seulement de l'enveloppe budgétaire couvrant 200 000 contrats...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah El Haïry :

En 2017, une baisse du nombre des contrats aidés financés en partie par l'État a été annoncée. Il convient de rappeler les circonstances dans lesquelles ces contrats ont été réformés – et non supprimés. La loi de finances de 2017, votée par l'ancienne majorité, amorçait déjà une baisse. La baisse était d'ailleurs continue depuis trois ans : de 351 000 nouveaux contrats aidés en 2015, on était passé à 298 000 en 2016, puis à 280 000 pour 2017. D...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah El Haïry :

Le dispositif des contrats aidés était également l'objet de critiques puisqu'il ne permettait pas une insertion professionnelle à long terme. Il ne répondait pas aux objectifs de formations tremplins pour des emplois plus pérennes. Ces contrats ont été transformés, en 2018, en parcours emploi compétences, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah El Haïry :

...tif était de répondre aux critiques formulées à l'encontre des emplois aidés, les PEC devant permettre le développement de compétences transférables, un accès facilité à la formation, et un accompagnement tout au long du parcours. Cependant, les difficultés rencontrées sur le terrain par les associations à la suite de la mise en place de ces mesures sont considérables. La diminution du nombre de contrats aidés a pu remettre en question le fonctionnement de certaines structures, leurs activités, voire leur existence, car ces contrats représentaient une part importante de leurs ressources. De plus, le nouveau dispositif accroît les contraintes pour les associations qui souhaitent recourir à un emploi aidé, en imposant une obligation plus poussée de formation, et en proposant un moindre niveau de prise en...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah El Haïry :

...es spécifiques que l'on ne retrouve pas nécessairement dans les profils visés par les emplois aidés. C'est également le cas d'associations de réinsertion d'anciens détenus, agissant en complément des services pénitentiaires d'insertion et de probation, qui peinent à recruter certains profils, comme les psychologues, pourtant nécessaires à leur activité, profils qui n'entrent pas dans le champ des contrats aidés. C'est pourquoi, madame la ministre, nous devons imaginer de nouveaux moyens d'aider l'emploi associatif, qui ne soient pas uniquement destinés aux personnes en réinsertion. Il faudrait au moins qu'un dispositif de transition au moment de l'embauche permette aux associations de récolter les fruits de leur investissement, avant de supporter les charges et cotisations. Le problème touche plus, en ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

De 460 000 contrats aidés en 2016, nous sommes passés à 120 000 parcours emploi compétences en 2018, et il y aura sans doute moins de 100 000 PEC en 2019. C'est une baisse drastique de 80 % en trois ans. Dans mon département de la Loire, nous sommes passés de 4 350 contrats aidés en 2016, à 1 700 parcours emploi compétences en 2018, soit un recul de 70 % en seulement deux ans. Pour justifier cette baisse drastique, l'exé...