Interventions sur "pauvreté"

25 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Vous connaissez la cohorte des chiffres suivants : 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté ; parmi eux, 3 millions d'enfants, 1,2 million de retraités et 600 000 mères isolées ; 46 % des étudiants sont obligés de travailler pour financer leurs études ; 20 % des artisans et commerçants n'atteignent pas le SMIC ; 20 % des agriculteurs ne peuvent pas se verser de salaire et 30 % d'entre eux touchent moins de 350 euros par mois. Ces chiffres sont tellement connus qu'ils ont fini par se ba...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Je vous entends proposer, ma chère collègue, qu'ils viennent dans nos permanences parlementaires. Cela ferait beaucoup de monde : un tiers de votre département ou, en tout cas, un tiers de ceux qui pourraient percevoir le RSA. Les trois autres objectifs consistent à couvrir la classe d'âge des 18 à 24 ans qui connaît un taux de pauvreté record de 25 %, à faire primer l'offre d'accompagnement social et professionnel sur le contrôle social des bénéficiaires, et, enfin, à adosser une redistribution à ce qui existe, c'est-à-dire le prélèvement à la source. Mais, plus que sur le fond, j'insiste sur la méthode qui a mené à cette proposition de loi. Depuis deux ans, dix-huit départements ont mené une expérimentation. Je voudrais salue...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

...e la réalité du terrain. Elle entend répondre au souci croissant de la « juste prestation », pour reprendre l'intitulé du rapport remis au Premier ministre en septembre dernier par notre collègue Christine Cloarec et Julien Damon. À ce titre, nous partageons les préoccupations détaillées dans l'exposé des motifs de la proposition de loi. Les maux qui affectent les filets de protection contre la pauvreté qui frappe certains de nos concitoyens sont connus et bien documentés. Le taux parfois élevé de non-recours, mis en exergue dans tous les rapports, trouve son origine dans la complexité et le manque de lisibilité des prestations aux modes de calcul parfois obscurs, dans l'absence de guichet unique clairement identifié, dans l'absence d'automaticité et dans l'insuffisante qualité de l'accompagneme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

...ement du public bénéficiaire, la proposition de loi constitue donc une avancée, une avancée modeste, mais réelle. En conséquence, le groupe La France insoumise la votera. Cependant, les plus avertis d'entre vous savent que La France insoumise n'a pas défendu le revenu de base. Nous proposons une garantie dignité inconditionnelle pour tous les adultes, dont le montant serait supérieur au seuil de pauvreté. Selon nous, c'est l'un des moyens pour répondre à la demande de justice sociale exprimée par les gilets jaunes mobilisés partout en France. Vivre dignement est un droit qui n'implique aucun devoir, absolument aucun, car toute vie humaine a sa valeur. Toute personne mérite de bénéficier de la solidarité nationale pour subvenir à ses besoins si elle se retrouve dans l'incapacité d'y répondre par ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...i que ce soit, comme si apporter une aide à une personne humaine dans le besoin arrachait quelque chose à la société, comme si la société, au nom de chacune et chacun – car il ne s'agit pas de laisser chacun agir à défaut d'une action collective – pouvait s'épargner le plus élémentaire geste d'humanité, comme si tous n'étaient pas victimes du même mal, du même refus de partager les richesses. La pauvreté attise la peur ; on n'a qu'une idée en tête, c'est d'y échapper. Mais comment peut-on croire que ceux qui connaissent la pauvreté l'ont choisie ? Le mouvement qui agite notre pays depuis plusieurs semaines porte le refus de la misère, il veut la justice sociale. J'en connais qui ne veulent rien céder, ni le pain ni la liberté, et pas même le plus rabougri commencement de respect. Oui, la première...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

La crise sociale que nous traversons depuis deux mois se nourrit de nombreuses colères, de frustrations longtemps refoulées. Elle a fait émerger de multiples revendications, en particulier en faveur du pouvoir d'achat et de la lutte contre la pauvreté. Des mesures d'urgence ont été prises dans les derniers jours de 2018 mais, nous le savons tous, la crise est bien plus profonde et ces seules mesures ne répondront pas à la grande pauvreté, qui touche 9 millions de nos concitoyens, soit 14 % des Français. Cette crise nous a aussi rappelé à quel point nos concitoyens étaient sensibles aux inégalités ; ils réclament davantage de justice sociale e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFadila Khattabi :

...ous avons voté, dans le cadre du budget 2019, 6 millions d'euros de redistributions nouvelles auxquels il faut ajouter les 10 milliards votés dans le cadre des mesures d'urgence économiques et sociales. Néanmoins, il nous faut à présent trouver des solutions pertinentes sur le long terme. Sur la base des engagements pris par le Président de la République, le Gouvernement a détaillé, avec le plan pauvreté présenté il y a quelques mois, des mesures fortes, parmi lesquelles le revenu universel d'activité. Un rapporteur général a d'ailleurs récemment été nommé pour en assurer la mise en oeuvre. En outre, le Président de la République a déclaré qu'il était prêt à confier aux collectivités territoriales une plus grande marge de manoeuvre en termes d'expérimentations.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

...re texte, monsieur le rapporteur, s'inscrit dans cette volonté de le faire évoluer. Ainsi que d'autres orateurs l'ont rappelé, ce sujet a été au coeur de la campagne présidentielle. Benoît Hamon avait alors évoqué un revenu universel d'existence, et François Fillon avait proposé une allocation sociale unique. Le Président de la République a pour sa part annoncé la création, dans le cadre du plan pauvreté, d'un revenu universel d'activité. Ces différentes propositions montrent que nous cherchons tous une simplification du maquis des aides sociales. Notre système est en effet si compliqué qu'il n'est pas rare que des allocataires ignorent qu'ils peuvent bénéficier d'une aide sociale. Ce problème a été mis en lumière par la récente décision d'augmenter la prime d'activité : de nombreuses personnes ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

...té active n'effectuent pas les démarches pour le percevoir. Cette proportion est également trop élevée s'agissant la prime d'activité, puisqu'on estime que son taux de non-recours avoisine les 30 %. Nous avons pleinement conscience de l'enjeu majeur que représente la lutte contre le non-recours : un travail important doit donc avoir lieu sur ce sujet. Ce texte vise également à lutter contre la pauvreté des jeunes en les intégrant au dispositif proposé. Nous devons en effet réfléchir à un moyen d'intégrer les 18-25 ans qui, aujourd'hui, ne perçoivent pas le RSA, alors que certaines situations le justifieraient amplement. La jeunesse de notre pays est en effet particulièrement frappée par la pauvreté. Des efforts sont faits, notamment grâce à la montée en charge de la garantie jeunes – avec 100 ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Robert :

...e politique. C'est pourquoi je veux avant tout saluer l'esprit de justice et de solidarité qui motive la présente proposition de loi. Il est en effet absolument impératif que le ras-le-bol et la souffrance qui se sont exprimés nous conduisent collectivement à une réflexion de fond sur la cohésion nationale et le soutien que nous devons aux plus fragiles. C'est cette volonté qui a inspiré le plan pauvreté du Gouvernement, qui, je le rappelle, a été lancé le 13 septembre 2018 et a inspiré certaines des propositions que nous étudions aujourd'hui. Parmi les mesures phares de ce plan figurent notamment la refonte et la simplification des minima sociaux, ainsi qu'un accompagnement plus efficace vers l'emploi. La présente proposition de loi vise quant à elle à instaurer un revenu de base qui serait à l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

La France est traversée par une crise particulièrement grave, dont le mouvement des gilets jaunes est l'expression la plus cinglante. Oui, aujourd'hui, des Français ne parviennent plus à vivre dignement du fruit de leur travail. La question que nous évoquons aujourd'hui est donc cruciale. Cruciale, parce que 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Cruciale, parce que plus de 10 % de nos salariés sont rémunérés au SMIC et ont du mal à en vivre. Cruciale, parce que de nombreux retraités vivent, ou plutôt survivent, avec quelques centaines d'euros par mois. Cruciale, parce que nos agriculteurs font face à une situation intolérable : un tiers d'entre eux gagnent moins de 350 euros par mois. Lundi, j'étais à Béziers en compagnie de membres de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaire Pitollat :

Nous examinons ce matin la proposition de loi d'expérimentation territoriale visant à instaurer un revenu de base. Nous voulons tous que notre société apporte enfin une réponse solide en vue de lutter contre le déterminisme de la pauvreté et apporter un soutien lors des accidents de la vie. Nous avons tous besoin à un moment, dans notre vie, de solidarité et d'accompagnement humain. Je pense que l'ambition d'une société plus juste, plus humaine et qui ne laisse personne sur le bord du chemin est largement partagée dans notre hémicycle. Le revenu de base est une idée ancienne, qui a pris plusieurs formes. Il a été un sujet de déba...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaire Pitollat :

... que ce sont bien les départements qui ont la compétence de la politique de solidarité. L'obstacle est enfin technique, car la fusion d'un certain nombre d'aides sociales est une mission bien plus complexe qu'il n'y paraît. Cela suppose en effet de faire dialoguer entre eux des systèmes d'information qui fonctionnent en silos. Le Gouvernement est d'ailleurs déjà à la tâche. Dans le cadre du plan pauvreté, il apporte un soutien technique aux départements, comme nous l'a indiqué le délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes lors des auditions sur le texte. L'un des objectifs étant bien l'automaticité, pourquoi lancer une expérimentation sur ce qui relève de l'évidence ? Je tiens à dire, en conclusion, que nous ne rejetons pas ce texte aveugl...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaire Pitollat :

Le Président de la République a lancé le plan pauvreté en septembre dernier. Celui-ci comprend la mise en place d'un revenu universel d'activité en 2020, pour lequel tous les départements, sans distinction partisane, sont appelés à une coconstruction. L'année 2020 est l'échéance nécessaire, et bien plus courte que votre proposition de loi, pour construire une politique publique solide dans une société où le meilleur vecteur d'insertion sociale est le...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Si vous étiez aussi réaliste que vous le prétendez, vous auriez donné suite non seulement à la demande de ces dix-huit départements, mais aussi à la parole du Président de la République lui-même, qui, en septembre dernier, en présentant le plan pauvreté, vous incitait à l'expérimentation dans les départements qui y étaient prêts. C'est le cas aujourd'hui. Nous sommes donc dans un simulacre de débat parlementaire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

Disant cela, nous n'incriminons personne : la responsabilité est collective. Néanmoins, seuls 10 % des bénéficiaires du RSA retrouvent un emploi dans l'année, alors que le travail est le premier facteur de prévention de la pauvreté. En effet, 49 % de bénéficiaires du RSA le perçoivent depuis quatre ans au moins, et le taux de non-recours à cette prestation est estimé à 30 %. De son côté, la Cour des comptes estime à plus de 2 milliards d'euros le coût annuel des erreurs de prestations, jamais identifiées ou jamais récupérées. Enfin, 50 % des bénéficiaires ne sont toujours pas accompagnés alors qu'ils sont entrés dans le sys...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

Eh bien non : ce que vous nous proposez, c'est une nouvelle allocation monétaire, appelée revenu de base, sous condition de ressources mais octroyée de manière inconditionnelle, ce qui, pour nous, est inacceptable. Ce que nous vous proposons, nous, dans le cadre du plan pauvreté, c'est...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

... notre priorité, disais-je, qui devrait être la vôtre, est une stratégie de lutte contre la pauvreté tournée vers l'investissement social – dont les deux maîtres mots sont la prévention et l'accompagnement – plutôt qu'une redistribution monétaire ; une stratégie favorisant l'accompagnement et les services plutôt que fondée sur le versement de prestations inconditionnelles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

Les auditions conduites par le rapporteur de la proposition de loi ont aussi montré le scepticisme des associations oeuvrant contre la pauvreté et l'opposition des organisations syndicales, notamment. Selon les estimations, le coût de l'ouverture du revenu de base aux personnes âgées de dix-huit à vingt-cinq ans,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLuc Carvounas :

...ance, enfin – c'est le plus grave – , face à l'urgence sociale. Nous ne proposons pas de raser gratis, ni le grand soir, mais un dispositif opérationnel, innovant et efficace. Par votre refus d'examiner notre texte, c'est tout simplement, une nouvelle fois, le dialogue avec l'opposition parlementaire que vous refusez, au détriment des plus précaires. 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, dont 17 % des personnes de dix-huit à vingt-quatre ans, et 36 % des personnes éligibles au RSA ne le réclament pas – ils sont 26 % pour la prime d'activité. Pour résumer votre position, l'automaticité et l'inconditionnalité d'un revenu permettant de vivre dignement, c'est non, mais supprimer automatiquement et sans conditions l'impôt sur la fortune pour les plus riches, c'est oui ! Dès lors, le...