Interventions sur "divorce"

60 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Nous abordons ici un sujet majeur : cet amendement vise à revenir sur la suppression de la phase de conciliation dans la procédure de divorce contentieux, envisagée par l'article 12 du projet de loi. Cette phase est précieuse en pratique pour permettre au juge d'apprécier la situation des époux. Elle est également importante en ce qu'elle permet parfois d'éviter des divorces. Le nombre des ordonnances de non-conciliation n'est pas pertinent pour apprécier l'importance de la conciliation. En effet, les amoureux des statistiques de la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

La diversité des situations en matière de divorce est telle que nul ne saurait y apporter une réponse unique. Mais, à la différence du mariage, le divorce est en général définitif : obtenir une séparation rapidement, très rapidement, voire trop rapidement, est-ce toujours un progrès ? Vous me rétorquerez que quand on en arrive à un divorce conflictuel, c'est souvent que la décision de séparation est irrévocable. Je puis l'entendre, et il faut s...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

En effet, une procédure de divorce peut être trop brève. Dans le cas des divorces par consentement mutuel, le consentement est rarement le même des deux côtés, ce qui peut soulever de vraies difficultés. L'actuel mouvement de déjudiciarisation favorise les contentieux d'après divorce ; on recense d'ores et déjà des remises en cause de divorces contractuels, en raison d'erreurs commises, par exemple – sous l'effet de la précipitat...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaetitia Avia, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Avis défavorable. Il ne s'agit pas de revenir ici sur les dispositions votées dans la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle, dite « J21 », applicables depuis le 1er janvier 2017. La nouvelle procédure de divorce par consentement mutuel était très attendue, tant par les justiciables que par les professionnels du droit. Elle montre aujourd'hui des effets très positifs, en termes de célérité d'abord, c'est vrai : lorsque deux parties veulent se séparer, il est aussi de notre responsabilité de les aider à traverser aussi vite que possible ces moments pénibles. En 2017, ce nouveau dispositif a concerné 70 00...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Savignat :

Je rejoins Mme la rapporteure sur l'efficacité et la rapidité de la nouvelle procédure de divorce par consentement mutuel. En revanche, lorsqu'il existe des éléments d'extranéité, la signature d'un acte sous seing privé enregistré aux minutes d'un notaire trouve ses limites, puisqu'un certain nombre de pays, dont des pays voisins du nôtre et membres de l'Union européenne, ne reconnaissent pas cette procédure. Cela pose des problèmes pour faire reconnaître l'état d'époux divorcé, mais surtout...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaetitia Avia, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Vous soulevez un sujet sur lequel il existe en effet des marges d'amélioration : le divorce par consentement mutuel sans passage par le juge pose problème dans un certain nombre de pays. Toutefois, Mme la ministre a rappelé en première lecture les discussions engagées par le Gouvernement avec les États membres de l'Union européenne, mais pas seulement, pour parfaire l'efficacité de ce dispositif. À mon sens, il est plus efficace que les couples utilisent la procédure telle qu'elle exis...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Le cas de divorce accepté interdit aux époux de revenir en arrière, donc de retirer leur consentement pendant la procédure dès lors qu'ils ont accepté « le principe de la rupture du mariage sans considération des faits à l'origine de celle-ci ». L'alinéa 6 de l'article 12 rend très difficile la pesée de la qualité du consentement et il n'est pas rare d'entendre l'un des époux se plaindre, à l'issue d'un tel divorc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaetitia Avia, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Il ne s'agit pas là d'une disposition que nous introduirions avec ce projet de loi. En effet, la loi du 26 mai 2004, qui a introduit ce type de divorce dans le code civil, a expressément prévu que l'acceptation de la rupture du mariage n'était pas susceptible de rétractation, même par voie d'appel. L'article 1123 du code de procédure civile précise bien que, quels que soient sa forme – qu'il s'agisse d'un procès-verbal ou d'une déclaration – et le moment où elle intervient, l'acceptation du principe de la rupture par les époux doit être accompag...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Je tiens à soutenir l'amendement de mon collègue. On part du principe que le consentement, lorsqu'il est exprimé, est pleinement éclairé et qu'il faut rechercher un maximum d'efficacité pour que les gens reprennent leur vie. C'est méconnaître la réalité du divorce, qui est l'une des situations les plus traumatisantes que l'on puisse rencontrer dans une vie.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

...our ces raisons, et parce que les choses ne sont pas toujours aussi simples, on ne peut pas envisager une procédure qui ne permettrait pas de rétracter un consentement donné en fonction de la vérité émotionnelle et factuelle du moment. Comme l'a très bien exprimé mon collègue Bazin, cela peut susciter un sentiment d'être piégé, qui laisse de nombreuses traces pour la suite, notamment pour l'après-divorce, période qui devrait pouvoir se passer bien et sans contentieux, notamment pour les enfants, qui sont souvent les victimes collatérales de telles séparations.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

La volonté d'aller plus vite peut se comprendre, mais l'alinéa 11 peut poser question dans certaines situations. Je ne crois pas qu'il faille abréger le délai requis dans le cas du divorce pour altération du lien conjugal. Le projet de loi prévoyait que le point de départ du délai de deux ans ne soit plus, comme aujourd'hui, la date de l'assignation, mais celle de la demande de divorce ou, au plus tard, du prononcé de celui-ci. La loi de 2004 a déjà beaucoup facilité ce cas de divorce, qui permet à l'un des époux de rompre le lien conjugal quand l'autre ne veut pas divorcer. Les c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Madame la ministre, vous voulez supprimer la possibilité dont dispose le juge du divorce de prononcer des mesures d'urgence. Or, l'article 257 du code civil reste utile aujourd'hui, en ce qu'il permet d'obtenir des mesures d'urgence dans le cadre même de la procédure de divorce. Pour justifier votre position, vous faites valoir que les mesures prononcées sur le fondement de ce texte pourraient être, en cas de suppression, obtenues dans d'autres cadres procéduraux, notamment l'ordonn...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Madame la ministre, vous avez maintenu l'article 12 bis, mais le fait de permettre la signature électronique ôterait la dimension symbolique de la signature manuscrite, ce qui n'est pas rien dans le cas d'un divorce qui, comme l'a dit tout à l'heure M. Di Filippo, peut être très traumatisant. C'est du reste pour cette raison que la loi de 2016 a cru bon d'exclure, expressément, à l'article 1175 du code civil, la signature électronique dans ce cas. Là au moins, vous pourriez faire un effort dans le sens de l'humanisation de notre justice.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Il vise la suppression de l'alinéa 6 de l'article 12. Le cas dit de divorce accepté interdit aux époux de revenir en arrière, donc de retirer leur consentement pendant la procédure dès lors qu'ils ont accepté « le principe de la rupture du mariage sans considération des faits à l'origine de celle-ci ». Cet alinéa rend très difficile d'évaluer la qualité du consentement si bien qu'il n'est pas rare d'entendre l'un des époux se plaindre, à l'issue d'un tel divorce, d'avoir...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je propose également de supprimer cet alinéa. Lorsque les époux acceptent « le principe de la rupture du mariage sans considération des faits à l'origine de celle-ci », cette acceptation n'est pas susceptible de rétractation. Cette particularité ne me semble pas pertinente ; ainsi, dans le cadre d'un divorce par consentement mutuel, le consentement peut être retiré durant toute la procédure. Cet alinéa rend très compliqué d'évaluer la qualité du consentement au divorce, notamment du côté de celui des époux qui le subit. Vous cherchez ici à réduire les délais et à empêcher une partie de se rétracter dès lors qu'elle a donné son consentement ; bref, vous réunissez les conditions pour que dans certains ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Meunier :

...i caractérisant l'altération définitive du lien conjugal – qui était de six ans il y a quelques années. En second lieu, les pratiques judiciaires étant très différentes en matière de fixation de la date du délibéré – les délais peuvent parfois atteindre plusieurs mois – , il est précisé que le délai de cessation de la vie commune est apprécié au jour de la clôture des débats et non du prononcé du divorce.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Morel-À-L'Huissier :

C'est exactement le même amendement ; je me joins donc aux propos qui viennent d'être tenus. Ayant manqué le débat sur l'article 12, je profite de l'occasion, madame la ministre, pour vous reposer la question que je vous adressais en discussion générale, s'agissant des divorces contentieux, désormais moins fréquents. Dès lors qu'une ordonnance de non-conciliation a été rendue…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Morel-À-L'Huissier :

… et qu'elle est très profitable à l'un des conjoints, celui-ci a tendance à faire durer la procédure jusqu'au prononcé du divorce. Ce cas est assez fréquent. En tant que ministre de la justice, vous avez la main sur le dispositif réglementaire ; n'est-il pas possible de limiter les renvois dans le cadre des divorces contentieux, considérant qu'à partir de deux renvois, le dossier est en état ? En effet, le divorce contentieux donne aujourd'hui lieu à des procédés dilatoires. Alors même qu'on a créé un divorce sans juge, opé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Terlier :

Cette proposition fait suite à l'adoption en commission d'un amendement réduisant le délai nécessaire pour caractériser l'altération définitive du lien conjugal, désormais fixé à un an. Elle vient clarifier le fait que ce délai est apprécié à titre dérogatoire au moment du prononcé du divorce, dans la seule hypothèse où la demande a été formée sans indication du cas de divorce.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Meunier :

Dans notre profession, l'acte de saisine avant la fixation des mesures provisoires serait directement contraire à l'esprit de la réforme. À ce jour, les divorces prononcés sur le fondement de l'article 242 du code civil ne représentent que 5 % des procédures et il serait très mal venu de réintroduire la faute avant l'audience fixant les mesures provisoires, alors que ce point ne pose actuellement aucune difficulté. Je rappelle que la faute ne doit pas être précisée dans la requête, mais dès les premières conclusions ou dans le cadre de l'assignation.