Interventions sur "médecin"

89 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Lasserre :

Une nouvelle fois, notre assemblée est saisie d'une proposition de loi visant à lutter contre la désertification médicale par des mesures drastiques : conventionnement sélectif des médecins dans les zones sur-dotées et obligation d'exercice en zone sous-dense pour les jeunes médecins. Les mesures proposées ne sont pas nouvelles et elles reviennent régulièrement dans le débat ; elles découlent du constat unanime que notre pays connaît de sérieuses disparités territoriales en matière d'accès aux soins et aux professionnels de santé, aussi bien dans les zones rurales que périurbaines ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Lasserre :

Tout d'abord, à l'heure où seulement 8 % des jeunes médecins s'installent en libéral, les obliger à aller là où ils ne veulent pas ne fera que réduire ce taux déjà très faible. Cette mesure coercitive, dont ni les étudiants en médecine ni les médecins ne veulent,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Lasserre :

…induirait des effets pervers, aux premiers rangs desquels un déconventionnement massif – et donc un surcoût pour nos concitoyens – et une médecine à deux vitesses. Par ailleurs, une telle disposition amplifierait le recentrage vers le salariat à l'hôpital et creuserait la concurrence déjà forte avec la médecine de ville. Dès lors, quels sont les leviers pour agir ? En premier lieu, l'augmentation substantielle du nombre de médecins. Elle est d'ores et déjà engagée, depuis la suppression du numerus clausus, actée en 2019,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Lasserre :

…après des années d'immobilisme de la part des majorités qui nous ont précédés. Évidemment, il faudra du temps pour voir la démographie médicale se densifier, mais je ne crois pas qu'imposer des règles à des médecins qui n'existent pas encore soit très pertinent. Il faut ensuite reconsidérer, réarmer, rendre plus attractive la médecine libérale, qui est le second pilier de notre système de santé. Des incitations financières, nombreuses et généreuses, ont été développées au cours des quinze dernières années ; nous les avons d'ailleurs simplifiées et regroupées dans le contrat de début d'exercice (CDE). Ces m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Lasserre :

Il nous faut donc persévérer dans le développement de l'exercice coordonné, indispensable pour libérer du temps médical. C'est dans cette logique que nous avons créé la fonction d'assistant médical : on en dénombre aujourd'hui près de 4 000, qui facilitent le quotidien des médecins et leur donnent plus de disponibilité pour mener leurs consultations. Enfin, la question du partage des tâches et de la montée en compétences de toutes les professions médicales et paramédicales constitue une réponse utile et efficace, le dernier rapport de l'IGAS, l'Inspection générale des affaires sociales, consécutif à l'adoption de la loi, dite Rist, visant à améliorer le système de santé p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Lasserre :

La désertification médicale ne peut se résumer à la problématique de l'installation du médecin mais doit être abordée sous l'angle de l'accès aux soins, au sens large ; elle doit être combattue par l'assouplissement des règles existantes, et non par leur durcissement. C'est d'ailleurs dans cette perspective que nous avons, dans le dernier budget de la sécurité sociale, facilité l'accès direct à certains professionnels de santé, tels que les kinésithérapeutes ou les orthophonistes. Dans sa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

La santé fait partie des principales préoccupations de nos concitoyens, et la question de l'accès aux soins en est un des éléments essentiels. Le sujet est donc d'une grande actualité, et même d'une grande urgence. Des mesures ont été prises, souvent incitatives, parfois contraignantes, mais avec peu d'effets concrets jusqu'à présent pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas accès à un médecin généraliste ou spécialiste, à un médecin traitant, ou pour lesquels la question se posera prochainement. Selon les données du Conseil national de l'Ordre des médecins, le nombre de médecins est en diminution, ce qui entraîne des difficultés croissantes d'accès aux soins, plus ou moins graves selon les territoires, les spécialités et, il faut le dire, selon les ressources des patients. Les deux ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

En matière de stages, nous plaidons pour qu'ils soient davantage exercés en dehors de l'hôpital. Si la formation au lit du patient suppose des moyens hospitaliers, des médecins déjà formés et des soignants travaillant en interprofession, il faut aussi que des médecins de ville, généralistes et spécialistes, soient prêts à accueillir leurs jeunes confrères et consœurs et à les motiver. On le sait, les stages et leur qualité déterminent aussi l'installation à terme. Ce texte a donc le mérite de proposer deux mesures infléchissant le cadre existant. Loin de se suffire à ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Qui ne connaît pas ici un proche dont le médecin généraliste n'a pu être remplacé ? Qui ne s'est pas déjà vu refuser une consultation par un médecin qui ne pouvait pas prendre de nouveaux patients ? Entre 7 et 9 millions de nos compatriotes n'ont pas de médecin traitant ! Face à cette situation, devant ces chiffres, le Gouvernement s'entête, s'enlise dans une politique faite de mesures abstraites. Les ministres se gargarisent de la suppression...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...is apporter quelques éléments de réponse aux interventions de cet après-midi, et plus encore de ce matin. Je remercie chacun des orateurs pour la clarté des propos qu'il a tenus, par lesquels il a déterminé sa position vis-à-vis d'une question qui, je le rappelle, touche 8 millions de Français. Oui ! La désertification médicale, ce sont actuellement 8 millions de Français qui peinent à trouver un médecin près de chez eux. Je voudrais répondre plus particulièrement à la majorité et au Gouvernement, dont les arguments me surprennent. Il me semble que vous ne prenez pas la mesure de ce qui se passe sur le terrain.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Vous ne prenez pas la mesure de la détresse, de l'angoisse, des inquiétudes extrêmement fortes que vivent au quotidien nos concitoyens lorsqu'il n'y a plus de médecin près de chez eux ou lorsque le médecin traitant qu'ils avaient l'habitude de solliciter depuis des années ferme son cabinet sans être remplacé. La deuxième chose qui me surprend est que vous semblez nier la réalité des inégalités entre les territoires : il y a bien sûr des zones sous-dotées, mais il n'y a pas de zones sur-dotées, dites-vous.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

 « Il n'y a que des zones sous-dotées ou sous-sous-dotées », c'était votre expression. Mais, madame la ministre déléguée, si l'on regarde les chiffres, on voit que la différence de densité entre les départements les moins bien dotés et les départements les mieux dotés en médecine générale est de 1 à 3 : cela veut dire qu'il y a trois fois plus de médecins généralistes à Paris et dans les Hautes-Alpes que dans l'Eure où l'Eure-et-Loir. Pour les spécialistes, cette différence de densité va de 1 à 17 pour les dermatologues et de 1 à 18 pour les ophtalmologues. C'est cela, la réalité de la désertification médicale : ce sont des inégalités très fortes, et évidemment injustes,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

…vous avez cosigné avec nous un amendement en faveur de la régulation de l'installation des médecins dans les zones largement dotées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Mesdames, messieurs, il faut avoir un peu de constance dans vos positions ; souffrez que nous en ayons. Un autre argument mérite d'être retenu, ne serait-ce que pour y apporter une réponse. J'ai entendu notre collègue du MODEM dire : « On ne peut rien faire, puisque les médecins et les jeunes internes en médecine ne veulent pas de régulation. » C'est bien la première fois que le Gouvernement est à l'écoute – j'allais dire « aux ordres » – des syndicats ! Vous ne nous y avez pas habitués.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...u'ils soutenaient la proposition de loi. On n'a pas le droit de prétendre qu'il n'y a pas de solution. On n'a pas le droit de dire qu'on ne peut rien faire contre la désertification médicale à court terme et que les seules solutions envisageables n'auront d'effet que dans dix ans. On n'a pas le droit de susciter de la désespérance dans les territoires. On n'a pas le droit de juger acceptable une médecine à deux vitesses, réservant ainsi la santé à ceux qui ont la chance de vivre dans un territoire bien doté en présence médicale – tant mieux pour eux, évidemment –, tandis que les autres devraient simplement se résigner. Je considère, et nous sommes nombreux à le faire, que la promesse républicaine de l'accès de tous à la santé a du sens et qu'il est de notre responsabilité de la tenir.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

...de répondre à une situation d'extrême urgence, tant la progression des inégalités territoriales en matière d'accès aux soins est dramatique. J'ai interpellé à plusieurs reprises le ministre Véran concernant la situation de mon territoire, qui illustre parfaitement cette problématique. Dans la Sarthe, près de 80 000 habitants – je parle bien des citoyens –, soit plus de 13 % d'entre eux, sont sans médecin traitant. Le département est d'ailleurs, selon l'INSEE, 97e sur 101 pour le nombre de médecins par habitant, avec 6 médecins pour 10 000 habitants contre 13 médecins pour 10 000 habitants dans les Bouches-du-Rhône,…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

…dont je salue les habitants. Dans les territoires ruraux, malgré tous les efforts déployés par les collectivités pour inciter à l'installation, nous ne parvenons pas à endiguer efficacement le phénomène de désertification médicale. Les citoyens sans médecin se tournent alors vers les urgences, elles aussi en grande difficulté, comme nous ne cessons de vous le rappeler. Pour répondre à l'urgence et au drame qui se joue – nous parlons ici de perte de chances pour nos concitoyens –, et respecter l'exigence constitutionnelle d'un égal accès aux soins pour tous, il faut une volonté politique et du courage.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Le conventionnement sélectif prévoit un renfort de médecins depuis ces territoires vers ceux qui sont moins bien dotés. Nous demandons une répartition de l'effort. Certes, les médecins sont plus nombreux aujourd'hui qu'hier, mais chacun sait que cela n'implique pas une augmentation du nombre de consultations et d'actes médicaux, car les amplitudes horaires du travail ont changé – nous le comprenons et ne mettons pas ce phénomène en cause. La régulation...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrille Isaac-Sibille :

Merci d'avoir inscrit ce sujet à l'ordre du jour. Nous partageons tous le même constat. Ne revenons pas une fois de plus sur les responsabilités en la matière. Comme vous le dites, il faut dix ans pour former un médecin ; ce n'est donc pas maintenant, mais il y a dix ans que vous, socialistes, auriez dû en former davantage !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrille Isaac-Sibille :

Quant à nous, en quatre ans, nous avons avancé. Faut-il aller plus loin ? Oui. À cet égard, la campagne électorale permettra de comparer les propositions de chacun. Pour ma part, je retiens un seul chiffre : seulement 8 % des jeunes médecins choisissent de s'installer en secteur libéral. Voulez-vous les décourager ? Voulez-vous aggraver le problème ? Du côté de la majorité, nous pensons qu'il faut plutôt faire en sorte qu'ils soient plus nombreux. Nous pouvons nous rejoindre dans le souci d'accroître l'attractivité de la médecine libérale – car c'est bien le problème sous-jacent, quand il est question des médecins généralistes. Je ...