Interventions sur "guyane"

16 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLénaïck Adam :

Mercredi, plusieurs d'entre nous, notamment Gabriel Serville et moi, avons appelé l'attention sur un grave problème auquel sont confrontés la Guyane et d'autres collectivités : le squat de terrains nus appartenant à l'État, à des communes ou à des particuliers, qui bloque la construction d'écoles ou de lycées, alors même que ces territoires manquent d'infrastructures. Nous n'avons pas obtenu alors de réponse ; j'espère que la ministre déléguée ou le rapporteur pourront nous en apporter une ce matin. J'ignore si l'amendement no 957 est la voi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur de la commission spéciale :

J'ai bien vu votre communication à ce sujet, monsieur Adam, ainsi que celle de M. Serville. Je reconnais bien volontiers l'acuité du problème que constitue le squat des terrains nus en Guyane. Je comprends la souffrance que cela peut causer aux propriétaires concernés et je suis favorable au respect intégral et sans condition de la propriété privée. Néanmoins, comme je l'ai indiqué mercredi, je considère que, dans le cas d'un terrain nu, on peut suivre la procédure standard. Ce n'est pas la situation urgente dans laquelle un propriétaire cherche à déloger quelqu'un de son domicile – ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLénaïck Adam :

Monsieur le rapporteur, j'entends votre explication sur la procédure normale : effectivement, dans la procédure d'urgence, le préfet doit pouvoir apprécier la demande – j'imagine qu'il peut arriver que certains propriétaires exagèrent. Dans ma circonscription, dans l'Ouest de la Guyane, 3 000 enfants naissent chaque année – sur 6 000 dans l'ensemble de la Guyane – , pour lesquels il faut construire des collèges et lycées. Quand le terrain prévu pour l'opération est squatté, il faut cinq, six voire dix ans pour la reprogrammer. La construction d'un lycée a ainsi été bloquée en 2014 ; ce n'est que maintenant que les plans sont prêts et que les travaux sont lancés. Voyez combien d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

L'amendement no 304 vise à étendre, pour les collectivités d'outre-mer régies par l'article 73 de la Constitution – la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte et La Réunion – , les dispositions de l'article 38 de la loi du 5 mars 2007, dite « loi DALO », aux immeubles non bâtis. Depuis maintenant plus de deux décennies, les collectivités d'outre-mer font face à une « bidonvillisation » de leur périphérie urbaine. Cette prolifération, à un rythme toujours plus rapide, de l'habitat indigne, a motivé le lancement de vastes plans d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

En Guyane, 20 % des logements relèveraient ainsi de l'habitat informel alors qu'à Mayotte, l'INSEE estime que plus de 40 % des logements sont précaires. J'en viens directement à la fin de mon argumentaire… Par l'amendement no 304, je propose d'étendre la procédure dérogatoire d'expulsion accélérée par voie de décision administrative, sans passer par une décision de justice à tous les biens immobiliers.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur de la commission spéciale :

Monsieur Serville, je comprends tout à fait le problème spécifique de la Guyane. Comme je le disais déjà à M. Adam, je comprends la détresse causée par la situation. Vous m'avez d'ailleurs interpellé sur les réseaux sociaux à ce sujet : des milliers de personnes sont installées dans des bidonvilles sur les terrains d'autrui, faisant peser sur les habitants et les collectivités toute une série de risques sanitaires et de risques de glissement de terrains ; les photos sont eff...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière :

J'irai dans le même sens que monsieur le président de la commission spéciale, même si je ne connais pas la Guyane autant que lui. Depuis le début de l'examen de l'article 30 ter, je suis très sensible aux arguments avancés par nos collègues de Guyane. Je demande donc solennellement au Gouvernement de prendre en compte la spécificité du squat en Guyane dans le projet de loi 3D – décentralisation, déconcentration et différenciation – , et je pense que mes collègues de Guyane appuieront ma demande.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Je remercie le président de la commission spéciale et Laure de La Raudière. Néanmoins, lorsque j'entends les réponses que me font le rapporteur et la ministre, j'ai le sentiment que nous sommes une nouvelle fois en train de passer à côté du sujet et qu'il serait sans doute plus opportun que la Guyane dispose de sa propre assemblée nationale – cela dit sans esprit de séparatisme, tant s'en faut. En effet, chaque fois que l'on essaie de remédier aux problèmes qui se traduisent sur le terrain par des situations dramatiques et constituent autant de freins au développement économique, social, culturel et sportif de la Guyane, la réponse est la même, lancinante : ce n'est pas le bon moment, nous v...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur de la commission spéciale :

Je suis très sensible à tous vos arguments et à la situation particulière de la Guyane, où je serais ravi de me rendre pour constater par moi-même ces dysfonctionnements. J'insiste, au sujet de l'article 30 ter, sur le fait que la procédure d'exception administrative s'appliquera, en Guyane comme en métropole, sur les résidences principales, les résidences secondaires et les pied-à-terre. J'admets que cela peut être insuffisant pour les terrains nus, qui mériteraient une attention...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Kuster :

Après ce détour important par la Guyane, revenons à la situation générale et au fait que, dans les faits, les squatteurs ont davantage de droits que les propriétaires. Même si le texte comporte des avancées majeures, nous ne pouvons nous en contenter. C'est pourquoi nos amendements visent à résoudre les problèmes de milliers de personnes en grande difficulté. Premièrement, nous proposons d'accélérer les procédures judiciaires pour ex...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Je pensais qu'il était tombé, compte tenu des réponses qui m'ont été faites sur les amendements nos 304 et 306, dont il est très proche. Monsieur le président de la commission spéciale, je ne veux pas vous mettre mal à l'aise. Quand vous avez évoqué les populations autochtones qui occupent des terrains. Vous pensiez sûrement aux Amérindiens, qui étaient les premiers habitants de la Guyane, là est le problème. Depuis le sénatus-consulte de 1854 et les lois de départementalisation puis de décentralisation, l'État n'a jamais rétrocédé les terres aux communes de Guyane, contrairement à ce qui s'est fait ailleurs dans le pays. Sous la question de l'habitat informel, que j'ai posée précédemment, affleure un problème qu'il faut régler très rapidement, car la dynamique actuelle nourrit d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

J'ai déjà évoqué, en commission spéciale, les risques que fait peser cette disposition sur la pérennité de nos forêts, notamment en Guyane. L'ONF compte 9 000 agents, dont seuls 90 sont affectés en Guyane ; pourtant, cet organisme gère 4,7 millions d'hectares en France hexagonale, contre près de 6 millions en Guyane – je vous laisse calculer le ratio… Chacun peut en déduire que la forêt guyanaise, extraordinairement riche par sa biodiversité, est laissée pour compte. Aller vers cette espèce de privatisation, c'est prendre le risque...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

...istre, monsieur le rapporteur, chers collègues, en dépit de la campagne de désinformation voire de diffamation et d'intimidation qui enflamme la Toile depuis soixante-douze heures, je ne compte pas retirer cet amendement auquel j'ai travaillé avec le Gouvernement. Tout comme la rétrocession foncière, dont on a parlé précédemment, il fait suite aux engagements que l'État avait pris vis-à-vis de la Guyane dans le cadre des accords de Guyane, nés des mouvements sociaux que nous avons connus en mars et avril 2017. Pour ma part je n'ai de leçon à recevoir de personne en matière de défense de l'environnement et de la santé en Guyane : c'est la matrice de tous les combats que je mène ici depuis 2012. J'ai été quasiment le seul à me battre contre toutes les multinationales prédatrices qui veulent spoli...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Il suffit d'être Français sur le territoire de la Guyane. C'est la raison pour laquelle, collègues, je vous demande de prêter une attention très particulière, qui vise à permettre à l'exploitation forestière de continuer à se développer, au bénéficie des Guyanais.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Kasbarian, rapporteur de la commission spéciale :

Je vous remercie à nouveau, monsieur Serville, de pointer les difficultés que la Guyane connaît mais le dispositif que vous proposez comporte un risque de déforestation de la forêt amazonienne, forêt, comme vous le savez bien évidemment, en grande partie primaire et véritable patrimoine qu'il nous faut préserver. C'est pourquoi, même si j'ai tout à fait conscience des difficultés que vous mentionnez, je vais émettre un avis défavorable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

...tiers nous disent qu'ils veulent pouvoir développer leur activité au bénéfice du territoire pour que nous ne soyons pas dans la dépendance exclusive du RSA et des autres prestations sociales, je pense que le Gouvernement aurait pu se déclarer favorable à cette proposition. Il n'y a aucune commune mesure entre les pratiques de développement durable et raisonné qui ont cours sur le territoire de la Guyane et ce qui se passe chez le voisin brésilien, où on brûle des millions d'hectares pour cultiver la culture du soja. Nous devrions avoir un regard beaucoup plus nuancé sur cette activité et lui permettre de se développer.