Les amendements de Christian Jacob pour ce dossier

49 interventions trouvées.

Cinq mois après le début d'une crise sans précédent, l'Assemblée nationale se réunit pour débattre sans voter alors que l'urgence n'est plus de débattre mais de prendre des décisions. Ce débat voulu en réalité par le Président de la République est une curiosité, une sorte d'ovni politique d'autant moins identifié qu'il intervient moins de deux...

La vérité, c'est que sa politique d'aujourd'hui est même le fruit d'une double effraction : son élection et celle de sa majorité parlementaire dont on mesure chaque mois qui passe davantage la faiblesse – il suffit pour le voir de regarder vos bancs aujourd'hui –

son incapacité à prendre le pouls du pays, en un mot une forme de déconnexion. L'histoire retiendra qu'un jeune président a été élu en 2017, plus jeune que le président Giscard d'Estaing, …

… plus jeune que tous les autres qui n'auraient été que les représentants éteints, éreintés ou fatigués d'un ancien monde. Le nouveau monde arrivait donc avec ses certitudes, sa suffisance, une arrogance qu'il aura fallu, je le concède, un peu de temps aux Français pour découvrir.

Des Français avaient voulu y croire, pour la France, pour eux-mêmes aussi, avec l'espoir que la promesse allait advenir. Je ne dois pas vous cacher que nous, nous ne sommes pas déçus parce que nous n'y avons jamais cru ; parce que le « en même temps » résonne comme une forme d'embrouillamini, un attrape-tout et en définitive un véritable immobi...

Vous comprendrez ainsi le rejet qu'il suscite. Une grande majorité de nos concitoyens ont été blessés par des attaques à répétition. Je n'y reviendrai pas car au fond, je suis sûr, monsieur le Premier ministre, que vous êtes d'accord avec nous. Je suis sûr que vous condamnez avec nous les fautes incompréhensibles du Président de la République :...

Nous ne pensions pas en toute franchise que la présidence de la République pouvait tomber si bas. Les Français ont également tous bien compris qu'un proche collaborateur de M. Macron a bénéficié de cette proximité pour s'arroger des droits exorbitants dans l'organisation de la sécurité de la présidence, et peut-être davantage, à voir les liens...

C'est l'honneur d'une assemblée parlementaire d'une grande démocratie comme la France de jouer son rôle institutionnel de contrôle de l'exécutif. L'Assemblée nationale se serait grandie en remplissant cette mission au lieu d'apparaître comme une assemblée caporalisée, inféodée à un pouvoir qui a manifestement fauté, monsieur le Premier ministre.

Cela aurait été à votre honneur de jouer pleinement votre rôle institutionnel de chef du Gouvernement. Vous n'êtes pas un collaborateur du Président de la République, encore moins le collaborateur d'un collaborateur. Vous avez une responsabilité : défendre le Sénat lorsqu'il exerce sa mission avec rigueur mais, aussi, par exemple, condamner la ...

Ce pouvoir paie également très cher une verticalité qui ne repose sur aucune fondation solide. Il paie sa volonté d'exclure tous les corps intermédiaires et les élus. Or, il est urgent d'écouter les élus de France. Les élus nationaux, d'abord, les parlementaires qui, avec cette présidence, sont devenus des élus de seconde zone : ils seraient tr...

À ce stade, permettez-moi de vous dire solennellement que si vous décidiez que la sortie d'un grand débat passe par une réforme du mode de scrutin, vous prendriez un risque insensé : celui d'un changement de régime, ce qui affaiblirait notre Ve République.

Les élus locaux ont aussi été des cibles faciles au début du quinquennat. Eux aussi : trop nombreux, trop dépensiers, empêcheurs de tourner en rond pour un Président qui voulait tout régenter. Avant de faire machine arrière toute à une seule fin : utiliser les maires comme bouclier contre la colère des Français. Personne n'a été dupe de cette g...

Des scènes inimaginables au coeur de Paris, qui ont entraîné le limogeage d'un préfet de police qui n'a eu qu'un tort : obéir aux ordres imprécis d'un ministre qui, lui, a sauvé sa tête.

On pouvait bien se gausser de la République des fusibles, comme l'a fait le Président de la République ! C'est une honte d'autant plus affligeante que tout le monde sait que le préfet Delpuech est une victime collatérale de l'affaire Benalla. Après le général de Villiers, ce préfet est la seconde victime expiatoire d'un Président gonflé de vani...

Aucun Président, avant M. Macron, n'a mis le pays dans une telle situation. Pour tenter de sauver ce qu'il est encore possible de sauver, le Président a souhaité organiser un grand débat avec les Français, faisant mine d'oublier que son élection venait d'avoir lieu ! En vérité, le contrat qui le lie aux Français, celui de son élection, est inté...

Pourquoi une élection ? Simplement parce qu'en démocratie, l'élection est le seul juge de paix pour s'assurer de la légitimité d'un gouvernement !

Vous avez choisi, monsieur le Premier ministre et le Président de la République avec vous, une autre voie, habile et sinueuse : la voie de la délibération permanente pour brouiller les pistes, reprendre de l'oxygène, gagner du temps et, plus grave, tenter d'enjamber les élections européennes. Il y a beaucoup à dire sur les conditions d'organis...

Vous ne voulez pas assumer la continuité délétère de votre politique judiciaire avec celle de M. Hollande et de Mme Taubira. Or, vous vous situez bien dans leur filiation !

Rien, non plus, dans ce débat, sur les sujets au coeur du pacte républicain. Rien sur la lutte contre le communautarisme, qui est un poison pour la République française ! L'ambiguïté du Président de la République et d'un grand nombre de vos ministres sur la laïcité devient insupportable. Sommes-nous capables de revenir à l'essence de la loi de...

Le grand débat national est donc marqué par ses vices de conception, ce qui est déjà beaucoup, mais qui n'est rien eu égard à ce qu'il a d'abord été : un débat de Macron pour Macron servant uniquement sa propre mise en scène. Reconnaissez avec nous, monsieur le Premier ministre, que vous avez souffert des interminables monologues présidentiels ...