Protection des savoir-faire et des informations commerciales — Texte n° 777

Amendement N° 48 (Non soutenu)

Publié le 27 mars 2018 par : M. Ruffin, Mme Autain, M. Bernalicis, M. Coquerel, M. Corbière, Mme Fiat, M. Lachaud, M. Larive, M. Mélenchon, Mme Obono, Mme Panot, M. Prud'homme, M. Quatennens, M. Ratenon, Mme Ressiguier, Mme Rubin, Mme Taurine.

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Après l'article L. 311‑3 du code des relations entre l'administration et le public, il est inséré un article L. 311‑3‑1 A ainsi rédigé :

« Art. L. 311‑3‑1 A. – I. – Les rapports d'inspection des directions déconcentrées de l'État sont librement accessibles au public. Ils sont à cet effet publiés sur le site internet de chaque ministère. Sur simple demande, ils peuvent être consultables sur place ou transmis par voie électronique. Sont toutefois explicitement biffés les éléments couverts par le secret de la défense nationale, le secret médical, le secret des relations entre un avocat et son client, et ceux qui porteraient atteintes au droit à la vie privée et familiale.

Un décret en Conseil d'État fixe les conditions d'application du présent I.

« II. – Le fait d'entraver, d'une manière concertée l'exercice du droit d'information mentionné au I est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. »

Exposé sommaire :

Par cet amendement principal nous proposons l'accès libre au public des rapports d'inspection des directions déconcentrées de l'État avec biffage des mentions couvertes par le secret de la défense nationale, le secret médical ou le secret des relations entre un avocat et son client (l'article 6 de la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique dite “Sapin II”), ainsi que la protection de la vie privée et familiale (article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales).

Pour rappel, notre amendement complémentaire propose de rendre consultables l'intégralité de ces rapports par les seuls journalistes, sur présentation d'une carte de presse (telle que définie à l'article R. 761‑11 du code du travail), et les membres d'associations reconnues d'utilité publique, l'ensemble des rapports des corps d'inspection de l'État, et ce directement (consultation sur place) ou sur simple demande (transmission par voie postale ou électronique).

En effet, actuellement le livre III du code des relations entre le public et l'administration (CRPA) reconnaît à toute personne le droit d'obtenir communication des documents détenus dans le cadre de sa mission de service public par une administration, quels que soient leur forme ou leur support (articles L. 300‑1 et L. 300‑2 du CRPA). Or, par le refus de l'administration, de nombreuses demandes de citoyens et citoyennes butent actuellement, et la saisine de la Commission d'accès aux documents administratifs (Titre IV du livre III) ainsi que l'injonction pouvant être ensuite obtenue par saisine du juge administratif empêchent le droit d'information.

Or, les rapports d'inspection des directions déconcentrées de l'État (de la DIRECCTE, de la DRAAF, de la DRAC, de la DREAL, de la DRJSCS, des Académies) sont de manière évidente d'intérêt public en tant que ces directions ont en charge d'appliquer sur le plan local les politiques conçues au niveau central. Or, de nombreux ont été rendus publics du seul fait qu'ils ont fuité de l'administration et ont été transmis à un journaliste, par exemple :

- sur le fait que les travailleurs de l'économie « ubérisée » doivent être considérés comme des salariés :

https ://www.mediapart.fr/journal/economie/130318/avec-deliveroo-l-inspection-du-travail-s-attaque-l-uberisation ?onglet=full

- sur les risques psychosociaux liés aux conditions de travail des salariés de la MACIF :

http ://www.novethic.fr/actualite/social/economie-sociale-et-solidaire/isr-rse/french-impact-la-macif-tente-de-faire-entendre-sa-difference-dans-le-monde-concurrentiel-de-l-assurance-145589.html

- sur de graves manquements pour la sécurité de salariés :

https ://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2018/03/16/sacrifie-sur-l-autel-du-profit

Ces rapports ont été produits par des fonds publics, et pour éclairer la manière dont sont exécutées les décisions du décideur public. Ils ne doivent pas rester “enterrés”.

Dans l'esprit duFreedom of Information Act de 1966 qui consacre le droit à l'information aux États-Unis, et pour consacrer la libre communication des pensées et des opinions (article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789), nous estimons qu'il est nécessaire que tous les rapports d'inspection produits par les directions déconcentrées de l'État soient directement accessibles au public, ce sur simple demande et par publication sur le site internet de chaque ministère dont relève la direction concerné.

Ce dispositif nous apparaît équilibré puisque la responsabilité des citoyens et citoyennes peut ensuite être engagée selon l'utilisation qu'ils font de ces informations, ce dans les conditions de droit commun (responsabilité civile et pénale - lois du 29 juillet 1881, code civil, etc).

Enfin, afin que ce droit soit effectif, nous proposons de prévoir que sa méconnaissance emporte des sanctions pénales, en se calquant sur l'article L. 431‑1 du code pénal qui punit d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende le fait d'entraver notamment l'exercice de la liberté d'expression, d'association, de réunion, de manifestation, de création artistique.

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