La concrétisation comme l'effectivité des droits économiques des femmes requièrent des politiques volontaristes et des engagements féministes. En faisant de l'égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de ses deux quinquennats, le président Emmanuel Macron a créé un momentum qui nous engage à revoir un certain nombre de blocages systémiques, fruits d'une histoire économique patriarcale. 15,8 % de rémunération de moins : ce chiffre conduit le collectif « Les Glorieuses » à rappeler qu'à partir de demain, neuf heures trente, les femmes travailleront gratuitement, et ce jusqu'à la fin de l'année.
L'index de l'égalité professionnelle a précisément été conçu pour s'attaquer aux inégalités salariales ; il produit déjà ses effets, en sanctionnant les entreprises qui ne respectent pas le principe d'égalité professionnelle. Au-delà, demeurent pour les femmes des inégalités de revenus intolérables ; 30 % de chance en moins de trouver un financement pour leur entreprise ; 42 % de pension de retraite en moins ; et même 12,5 % d'argent de poche de moins pour les jeunes filles. Face à ces chiffres, nous ne nous résignons pas.
La loi du 24 décembre 2021 qui vous doit tant, madame la Première ministre, consacre de nouveaux droits économiques pour les femmes : obligation de verser leurs revenus sur un compte bancaire dont elles sont titulaires ; prévention des violences économiques ; principe d'éga-conditionnalité pour les entreprises soutenues par BPIFrance ; quotas dans les comités exécutifs et les comités de direction des grandes entreprises. Mais alors que la mutation de l'emploi s'accélère et que 85 % des emplois de 2030 n'existent pas encore, comment permettre à toutes les femmes de saisir les nouvelles chances professionnelles qui se dessinent, condition de leur future autonomie économique et financière, garantie, comme l'écrivait Simone de Beauvoir, de leur indépendance, de leur bonheur et de leur liberté ?