Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du lundi 6 mai 2024 à 15h00
Bilan des politiques publiques de défense et de promotion de la laïcité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

J'ai découvert la laïcité en militant tout jeune dans une amicale laïque. Je crois que le pays en était alors rempli – on y faisait du sport et des activités périscolaires. C'étaient souvent les enseignants qui animaient ces amicales – les mêmes hussards de la République qu'on retrouvait dans les écoles, et qui nous expliquaient les choses, précisant notamment qu'il n'y avait pas de place pour la religion sur le terrain de basket, que je pratiquais en ce temps-là.

À l'époque – vous imaginez l'âge que j'ai –, ces questions ne se posaient pas autant. Mais nous avions un ami qui faisait un signe religieux à chaque fois qu'il entrait sur le terrain : les entraîneurs ainsi que le président du club ont expliqué que ce n'était pas le lieu, tout simplement. Aujourd'hui, on ne peut pas regarder un match de foot sans avoir affaire à ces signes religieux, diffusés à la télévision. On a l'impression, alors que nous – les gens comme moi, les athées – sommes les plus nombreux, d'être un peu has been et à l'écart par rapport aux gens qui pratiquent une religion, quelle qu'elle soit.

Cet engagement dans l'éducation populaire – et non pas seulement dans l'éducation scolaire, même si on a pu évoquer tout à l'heure les programmes éducatifs –, dont nous avons vu fondre le dispositif au fil des décennies, contribuait aussi à la laïcité, à défendre le fait que nous vivions ensemble, en portant des valeurs, notamment celles de la République.

J'entends les dispositions qui ont été prises pour que les fonctionnaires puissent incarner ces valeurs, mais nous devrions être attentifs à l'ensemble de la société. Le service public devrait prendre garde à ne pas nécessairement diffuser l'image de celui qui se signe en entrant sur le terrain, ou qui lève les bras au ciel après avoir marqué un but. Pourquoi favorise-t-on cela ? Ce questionnement doit, une fois encore, concerner l'ensemble de la société.

1 commentaire :

Le 21/05/2024 à 15:01, Aristide a dit :

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"Mais nous avions un ami qui faisait un signe religieux à chaque fois qu'il entrait sur le terrain"

Maradona ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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