Huit millions de morts et sept millions de déplacés internes : dans l'indifférence générale, le sang coule au Congo. La République démocratique du Congo (RDC) est victime de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Je vous parle de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de viols, d'exactions contre les enfants et les femmes, d'enrôlements forcés d'enfants soldats. Le sang coule au Congo.
Depuis vingt-cinq ans, la ville de Goma ainsi que le nord et le sud du Kivu sont confrontés à une crise humanitaire et sécuritaire déchirante. Des institutions internationales reconnues sonnent l'alarme depuis trop longtemps. Ainsi, l'Unicef et le Programme alimentaire mondial (PAM) préviennent que la surpopulation dans les camps de déplacés entraîne des risques accrus de maladies mortelles. Personne ne peut dire qu'il l'ignorait.
Pourtant, cette guerre est oubliée, alors que les matières premières – le cobalt, le lithium ou le coltan –, dont le trafic est à la racine de ces conflits, circulent librement et atterrissent jusque dans nos portables. Cette guerre est passée sous silence et pourtant nos téléphones sonnent.
En mars 2023, le Président de la République est venu à Kinshasa tenir une conférence économique sur les minerais stratégiques. Il a parlé d'argent, mais pas du sang des Congolais. Le monde est-il indifférent à la souffrance africaine ? Face à l'aveuglement volontaire des responsables politiques et économiques, je veux affirmer que pour nous, la vie des congolais compte.