Je souhaite également évoquer tout ce qui a été accompli ces dernières années et qui s'inscrit dans la logique partenariale qui a été énoncée par le chef de l'État et qui forme le socle des relations renouvelées entre notre pays et le continent africain.
En premier lieu, alors que certains fustigent notre présence militaire et que la propagande de puissances hostiles s'évertue à y voir une marque de néocolonialisme, je rappelle que c'est à la demande des autorités maliennes que la France est intervenue dans leur pays et qu'elle a sauvé la capitale des forces djihadistes qui la menaçaient. Elle y est restée ensuite pour prévenir la menace terroriste qui subsiste toujours dans toute la région. Dois-je évoquer tout le bien que font nos militaires – notamment les médecins militaires que j'ai rencontrés à Faya-Largeau ou à Abéché, au Tchad, et qui effectuent pour certains jusqu'à 800 visites médicales par semaine, sauvant des bébés, soignant hommes et femmes ? Les milices hostiles à notre pays agissent-elles de même ? Je ne le crois pas. Je remercie infiniment nos militaires pour leurs actions.
L'action de la France n'a jamais été envisagée suivant une logique néocoloniale. Notre pays s'est au contraire efforcé d'encourager la coopération entre les États africains de la région au travers du soutien au G5 Sahel, créé par le président mauritanien Aziz, et de l'Alliance Sahel, lancée par le Président de la République. La France a impliqué de nombreux autres partenaires dans cet enjeu qu'est la lutte contre le djihadisme, à travers par exemple la création de la task force Takuba. La France a aussi mené un travail de fond avec les États de la bande sahélo-saharienne ainsi qu'avec les Nations unies, l'Union européenne, l'Union africaine et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans le cadre de la Coalition pour le Sahel, en vue de mettre en œuvre un volet « développement », en parallèle de l'action menée sur le terrain contre les djihadistes.
La France n'a donc pas ménagé ses efforts diplomatiques et a adopté l'attitude la plus fédératrice afin de répondre au mieux aux demandes des États de la région. Reprocher à notre pays, ici ou ailleurs, une attitude néocoloniale s'apparente à un faux procès, d'une écœurante malhonnêteté ; c'est aussi une insulte à nos cinquante-huit soldats tombés sur le terrain pour la sécurité de toutes et tous.
Avec le retrait de nos soldats de plusieurs pays du Sahel, une nouvelle page de nos relations avec le continent africain semble s'ouvrir : celle de la coconstruction. Nous sommes ici pour en parler. À l'instar des ministres et de plusieurs collègues, je souhaite féliciter – encore une fois, mais je ne cesserai jamais de le faire – nos forces armées pour leur efficacité exemplaire durant l'évacuation de ressortissants français et étrangers du Soudan.
Dès son discours de Ouagadougou, le Président de la République a compris qu'il était temps de mettre un terme à tout ce qui pouvait s'apparenter à ce que l'on nomme la Françafrique, mot-valise servant à dénoncer – pas toujours à juste titre – la mainmise que la France aurait conservée sur ce continent.