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Intervention de Marine Le Pen

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2023 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative aux partenariats renouvelés entre la france et les pays africains

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

En novembre 2017, à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, le président Emmanuel Macron avait ouvert son discours en annonçant qu'« il n'y [avait] plus de politique africaine de la France ». Le 23 février 2023, à l'Élysée, à la veille d'un déplacement sur le continent, il confirmait : « Ces mots sont toujours d'actualité. » Eh bien, une fois n'est pas coutume, je dois reconnaître que le Président de la République a magistralement résumé la situation : il n'y a plus, en effet, de politique africaine de la France. Sous Emmanuel Macron, cette politique a disparu ; elle s'est envolée, volatilisée dans un magma d'erreurs, d'incohérences et de contradictions dont la sinistre mésaventure nigérienne de ces derniers mois aura été le point d'orgue.

Les premiers à en prendre bonne note – et comment pourrait-il en être autrement ? – sont les Africains eux-mêmes, qui ne peuvent que constater l'effacement de l'influence française sur le continent. Contrairement au Président de la République, je crois, pour ma part, que la disparition de sa politique africaine constitue un drame pour la France et une très mauvaise nouvelle pour l'Afrique. Comme je n'imagine pas que l'inscription de ce débat à l'ordre du jour par le Gouvernement vise à instruire le procès en incompétence du président Macron, ni que le terme de « partenariats renouvelés » reflète une quelconque volonté de mettre un terme à ce qui nous sert depuis six ans de politique étrangère, permettez-moi de me tourner vers l'avenir et, dans la suite de mon discours de N'Djamena de mars 2017, de vous exposer ce que devrait être – et ce que sera, si les Français le décident – la politique africaine de la France.

Avant cela, il nous faut cependant prendre acte du tsunami qui nous a frappés : du coup d'État malien d'août 2021 à celui de Libreville le 30 août dernier, en passant par la Guinée-Conakry, le Burkina Faso et le Niger, ce qui s'est passé en Afrique francophone s'apparente à un mouvement tectonique profond. Ce qui fut notre zone d'influence et de solidarité prioritaire a basculé dans une nouvelle ère, marquée en premier lieu par la défiance croissante de l'Afrique tout entière vis-à-vis d'un multilatéralisme pensé à Washington et à Bruxelles selon des conceptions mondialistes et uniformisantes. Malheureusement, la France a sous-estimé l'importance de ce nouveau contexte et la capacité effective de subversion de son dispositif par ses compétiteurs, comme elle a sous-estimé les attentes du continent africain à l'égard d'un monde multipolaire qui lui donne, plus que jamais, le loisir de choisir ses amis, ses partenaires et, si nécessaire, ses protecteurs.

La politique menée ces dernières années au Sahel en est peut-être la plus visible illustration. Malgré le professionnalisme et le courage de notre armée, à qui je rends ici un hommage appuyé ,

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