Le Président de la République annonçait la fin de la politique africaine de la France. Quelle erreur ! Le résultat est là : voilà six ans qu'il essaie de recoller les morceaux. Il a compris bien trop tard que la France, comme toutes les grandes puissances, a besoin d'une politique africaine, d'une stratégie pour ce continent d'avenir. Certaines déploient une approche bien plus agressive et bien moins éthique que la nôtre : je pense à la Chine sur le plan économique, à la Turquie sur le plan culturel et religieux, à la Russie sur le plan sécuritaire. Face à ces pays, l'offre de la France ne peut pas se cantonner aux champs privilégiés par le chef de l'État, comme le sport ou la culture. Ce n'est pas l'attente fondamentale des pays africains. Voilà pourquoi la France doit avoir une vraie stratégie d'influence et, surtout, l'assumer. À force de taire nos intentions, nous laissons libre cours à toutes les théories du complot, qui font tant de mal aujourd'hui.
Il nous faut une nouvelle stratégie, mais, selon moi, elle ne peut plus être le fait d'un seul homme. J'ai critiqué les errements de notre politique étrangère, élaborée en vase clos et hypercentralisée, ce qui a beaucoup déplu à certains.