Moi qui ai présidé pendant dix ans le conseil territorial de santé de Saône-et-Loire, j'ai rêvé de ce que vous proposez, monsieur le rapporteur : réunir autour de la table davantage d'acteurs – notamment financiers, cela me semble un élément clé – et agir pour que les périmètres soient réellement adaptés aux logiques et aux flux que l'on observe sur le terrain en matière de santé.
J'ai été maire d'une ville qui, en raison de la présence du Morvan, était, en matière de santé, à la fois la cinquième ville la plus importante de Saône-et-Loire, la deuxième de la Nièvre et la troisième de Côte-d'or. Je n'ai jamais réussi à faire entendre qu'en raison de sa situation géographique particulière, loin des centres, la ville avait besoin d'une organisation spécifique en matière de santé. On m'a toujours répondu que la ville était uniquement rattachée au département de Saône-et-Loire, tout simplement parce que l'ARS avait redécoupé les territoires de santé selon sa propre logique, en coupant parfois les départements en deux – souvent d'ailleurs pour des raisons un peu politiques mais je referme la parenthèse.
Si je vous donne cet exemple, c'est parce que vous devez aussi parvenir à faire évoluer la culture de certaines ARS. La démocratie de santé ne relève pas seulement de la sphère administrative : elle doit se vivre. Pour l'organiser, il faut écouter les acteurs et mobiliser les ARS, lesquelles doivent se considérer un peu moins comme des superpréfets de santé – comme les uns et les autres ont pu le constater – et un peu plus comme les acteurs, parmi d'autres, d'un projet collectif qu'il faut faire avancer pour le bien de la population.