Rappelons l'équation agricole et alimentaire mondiale : le monde compte environ 1 milliard de personnes sous-alimentées et 2 milliards de personnes malnutries – c'est-à-dire souffrant de carences en macronutriments ou en micronutriments ; 80 % de ces affamés sont des paysans. Ainsi, les besoins alimentaires sont massivement insatisfaits et le problème concerne essentiellement les paysans.
Il n'est donc pas possible de signer des accords d'échange sans traiter l'alimentation pour ce qu'elle est : l'une des cinq ressources géostratégiques disposant d'un statut à part dans le champ économique, avec l'eau, l'énergie, la monnaie et les armes – d'ailleurs, l'alimentation a un impact sur l'eau. Nous ne pouvons continuer à négocier des accords sans juger de leur pertinence globale selon une grille d'analyse centrée sur l'accès à l'alimentation des paysanneries les plus pauvres, les plus précaires et sur l'impact pour notre agriculture. L'agriculture et l'alimentation ne sont pas simplement un volet des accords que nous devons négocier.
Le groupe Renaissance fait appel à la liberté de vote de chacun, sur un texte compliqué, fruit d'un cheminement inédit, qui doit être salué.