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Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mardi 13 juin 2023 à 15h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Avec constance et cohérence, le groupe communiste, notamment par la voix de Jean-Paul Lecoq, s'est toujours opposé aux traités de libre-échange, quels qu'ils soient, parce qu'ils abîment les vies et la planète.

Aujourd'hui, l'agriculture française a des allures de forteresse assiégée : elle est envahie du dehors par le dumping social et environnemental et elle est affaiblie à l'intérieur, avec des acteurs de moins en moins nombreux et fragilisés par des prix bas et un avenir climatique incertain. En l'espace de vingt ans, nous avons laminé notre agriculture à coups de libre-échange. En refusant de protéger nos productions de la concurrence déloyale, la France a capitulé dans la bataille alimentaire. Le doublement de nos importations alimentaires entre 2000 et 2019 a fait exploser notre dépendance sur un très grand nombre de productions : aujourd'hui, la France importe la moitié de sa consommation de poulet, les deux tiers de sa consommation de poissons, alors qu'elle dispose du deuxième domaine maritime mondial, et plus de la moitié de sa consommation de fruits et légumes.

Bref, la France n'assume plus sa souveraineté alimentaire parce qu'elle a renoncé à réguler les prix et les rémunérations et parce qu'elle a préféré importer à bas prix plutôt que de défendre une agriculture de qualité et le pouvoir d'achat. Alors que ce constat devrait nous obliger, la France a poursuivi, en catimini et de manière opaque sous les présidences de Hollande et de Macron, un intense de travail de collaboration pour conclure un accord entre l'Union européenne et le Mercosur, au mépris de tous les enjeux climatiques, alimentaires et sociaux.

L'accord, dont la teneur est bien résumée par la formule « des voitures contre des vaches », risque de polluer nos assiettes en échange de la promesse de préserver nos parts de marché avec l'Amérique du Sud dans certains secteurs, dont l'automobile. Il se fera au détriment de la santé des Français : aujourd'hui 27 % des pesticides utilisés par l'agriculture brésilienne sont interdits au sein de l'Union européenne.

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