Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme. Céramistes, dentelliers, plumassiers, diamantaires, ébénistes, orfèvres, émailleurs sur lave, fresquistes, malletiers, tisserands, relieurs ou doreurs, les seuls noms de ces métiers d'art suffisent à exprimer la beauté et l'excellence de tels savoir-faire, où la finesse du geste tutoie la noblesse des matériaux.
Ces 281 métiers d'art sont de véritables vocations puisque, comme le disait Stendhal, « la vocation, c'est avoir pour métier sa passion ». Notre pays peut s'enorgueillir de ces savoir-faire d'exception que le monde nous envie, témoins de l'alchimie entre tradition et innovation, alliage précieux de technologies modernes et de savoir-faire ancestraux, héritiers des manufactures créées par Colbert et Louis XIV.
Ces métiers d'art font la fierté de notre pays, contribuent au rayonnement de la France dans le monde et à la vitalité de nos territoires, notamment ruraux. Qui rebâtirait la cathédrale Notre-Dame de Paris sans les charpentiers, les tailleurs de pierre, les facteurs d'orgue et l'ensemble des restaurateurs ? Que seraient les jardins de Versailles sans fontainiers ou sculpteurs sur pierre ? Que serait la mode sans boutonniers, brodeurs, chapeliers, modistes ? Ces hommes et ces femmes sont les gardiens passionnés et ardents d'une intelligence de la main qu'il faut préserver, les héritiers d'un patrimoine immatériel d'une valeur inestimable qu'il faut transmettre.
Pourtant, aucun plan national d'envergure n'avait encore été dédié à ces métiers d'art. Madame la ministre déléguée, je salue donc avec force la stratégie nationale ambitieuse de soutien aux métiers d'art sur laquelle vous avez communiqué ce matin, avec la ministre de la culture.
Cette stratégie, sur trois ans, était attendue de longue date par tous les professionnels. Je me réjouis de cet effort inédit, de 340 millions d'euros, qui permettra de soutenir les 60 000 entreprises et les 150 000 professionnels du secteur.
Pouvez-vous détailler votre plan, notamment la manière dont il va se décliner dans les territoires ? Quelles sont les principales mesures des cinq axes de votre stratégie ?