Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mercredi 22 mars 2023 à 15h00
Approvisionnement en produits de grande consommation — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

C'est avec plaisir que je retrouve l'ensemble d'entre vous pour la dernière étape de ce marathon sur les négociations commerciales, sujet qui nous occupe régulièrement depuis une quinzaine d'années. À l'époque, la LME avait exacerbé la concurrence et fait la part belle au secteur de la grande distribution, dans l'optique que cette guerre des prix entraîne une déflation et une baisse des prix pour le consommateur. Je faisais alors partie des députés qui n'avaient pas voté cette loi, craignant ce qui n'a d'ailleurs pas tardé à se produire : une destruction de valeur au détriment des maillons en amont, c'est-à-dire de l'industrie agroalimentaire – que vous défendez, cher Frédéric Descrozaille – mais aussi de l'agriculture française, de nos producteurs et, plus particulièrement, de nos éleveurs.

Membre suppléant, j'ai participé aux travaux de la commission mixte paritaire, et je peux témoigner que, lorsque des parlementaires de bonne foi travaillent ensemble pour le bien de nos concitoyens, les convergences sont possibles. Comment ne pas songer ici à la commission mixte paritaire sur les retraites, la semaine dernière : nulle magouille, comme certains ont voulu le prétendre, mais la recherche, à huis clos, de points d'accord en vue de faire aboutir un texte.

En l'espèce, les deux points de cristallisation concernaient l'un, la majoration du seuil de revente à perte, sur lequel nous avons trouvé un accord ; je pense qu'il y a en effet lieu de poursuivre l'expérimentation, pour éviter de détruire de la valeur. S'agissant de l'autre, les fins de contrat, l'équilibre trouvé est également le bon. Il redonne la main au maillon amont qu'est le secteur de l'agroalimentaire.

Je voudrais ici éclairer l'opinion publique sur un point qu'aucun d'entre nous n'ignore : les députés et le pouvoir politique sont un peu le joujou de certains acteurs de la grande distribution ; pour le dire autrement, le ministre du commerce en France, c'est Michel-Édouard Leclerc ; à tout le moins, il est, en 2023, plus influent qu'un ministre du commerce ou un ministre de l'agriculture, et a fortiori qu'un député. Avouez tout de même que c'est embêtant.

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